Kisangani: le Gouvernement prié de prendre la relève à l’hôpital du Cinquantenaire

Entrée de l'hôpital du Cinquantenaire de Kisangani. Photo Fondation Famille Gertler.

Le coordonnateur de la Fondation Famille Gertler, François Ndjeka, exhorte le gouvernement congolais à prendre la relève du financement de l’hôpital du Cinquantenaire de Kisangani. Cette fondation n’a pas pour vocation de gérer des hôpitaux, a-t-il expliqué dans une interview accordée dimanche 13 décembre à Radio Okapi.

Selon François Ndjeka, le financement de l’hôpital du Cinquantenaire de Kisangani par la Fondation Famille Gertler expire à la fin de cette année 2015.  Il indique que depuis janvier 2013, cette Fondation finance et  gère cet hôpital qu’elle a construit et offert à la RDC à l’occasion de ses 50 ans d’accession à l’indépendance.

Mais, l’Etat congolais, propriétaire de cet hôpital, déclare ne pas être  encore prêt d'en prendre la direction et la gestion, indique François Ndjeka.

Pour lui,  malgré un décret du Premier ministre créant cet établissement public, l’hôpital du Cinquantenaire de Kisangani n’émarge pas au budget de l’Etat. «Quand j’ai pris contact avec le cabinet du ministre de la santé, il nous a été dit qu’effectivement chaque année il y a un  budget prévu pour cet hôpital. Ils ont même créé un compte bancaire pour que l’argent entre là mais aucun sou n’est jamais tombé là-bas », s’est plaint le coordonnateur de la fondation Gertler.

L’hôpital du Cinquantenaire de Kisangani, a-t-il révélé, n’a reçu aucun subside de l’Etat alors que c’est un établissement public. « Nous avons une espèce de dette morale et nous n’allons pas nous fatiguer de demander à l’Etat de pouvoir assurer le fonctionnement, donner les subsides pour que cet hôpital fonctionne, pour permettre à la Fondation de se retirer progressivement. La Fondation n’a pas pour vocation de gérer les hôpitaux», a-t-il conclu.

Avoir des assurances du gouvernement

La Fondation Gertler indique cependant qu’aussi longtemps que le gouvernement congolais ne sera pas à mesure de prendre la relève, elle n’abandonnera pas l’hôpital du cinquantenaire qu’elle a construit « comme cadeau à la RDC à l’occasion de ses 50 ans d’accession à l’indépendance ».

François Ndjeka estime que cet hôpital est d’une grande importance pour la population de Kisangani et de l’ancienne Province Orientale.
« Tous les cas qui échouent ailleurs, on les réfère à l’hôpital du Cinquantenaire. Et là, il y a des équipes d’urgence, des spécialistes qui sont là pour trouver des solutions », argumente-t-il, avant d'ajouter:

«Si aujourd’hui nous laissons cet hôpital et qu’il n’y a pas de courant pour faire marcher les groupes électrogènes, les enfants qui sont dans des couveuses vont mourir. Là, ça va être un poids sur la conscience de la Fondation, une espèce de dette morale».

L’hôpital du cinquantenaire emploie 33 médecins, dont des spécialistes, 68 infirmiers parmi lesquels les techniciens de laboratoire et de radio, ainsi que 53 administratifs.

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