Carole Donys, «un cœur resté au Congo» pour s’occuper des enfants de Bukavu

Carole Donys, initiatrice de l'ONG Gun Gunnat, avec le gynécologue Dénis Mukwege

Carole Donys est une Congolaise qui vit en Belgique depuis plusieurs années. Mais, confie-t-elle, son « cœur est resté au Congo». Récemment, elle a créé une ONG, Gun Gunnat, qui s’occupe des enfants défavorisés et victimes des conflits armés dans l’Est de la RDC.

En langue hindoue, Gun Gunnat veut dire «Source». Carole Donys l’a créée après un voyage effectué dans sa ville natale, Bukavu, qu’elle visitait après plusieurs années à l’étranger.

Une réponse à la misère

«J’étais choquée par tant de misère, de pauvreté. Des enfants dormaient dans les rues, mendiaient…De notre temps, ce phénomène n’existait pas! Jamais un parent, si pauvre soit-il,  ne laissait son enfant dans la rue», regrette Carole Donys. 

Elle estime que cette situation est la conséquence de la guerre. L’Est de la RDC fait face à des conflits armés récurrents depuis environ deux décennies.

Une analyse qui le conduit à prendre une décision :

« J’ai pris la décision, quoique vivant à l’étranger, de faire quelque chose pour mon pays et surtout pour les enfants de ma ville natale, Bukavu. »

Depuis, Carole sensibilise ses amis de la diaspora en Belgique. Elle organise des soirées de Gala, où sont invités humanitaires, bienfaiteurs et mêmes politiques à qui elle parle de la situation des enfants en RDC.

«L’une de nos plus belles actions récemment, c’était le concept ’’40 euros pour une scolarité’’. Nous demandions aux personnes de bonne volonté de donner 40 euros pour supporter la scolarité d’un enfant pendant toute une année dans l’Est du pays, la partie la plus touchée par les conflits armés. Et cela a été un gros succès», raconte Carole Donys.

«Un grand cœur et de la passion»

A Bukavu, Gun Gunnat travaille avec des structures déjà existantes, comme les écoles, les ONG et les orphelinats, à qui Carole remet le fruit de ses collectes pour qu’ils s’occupent des enfants vulnérables.

Au-delà de ses activités humanitaires, Carole est mère de trois enfants.

Quand on lui demande comment elle fait pour s’occuper de son foyer et pour participer aux activités de son ONG, c’est dans un sourire qu’elle répond :

« Je prends quand même le temps de m’occuper des miens. »

Pour Carole, « la charité bien ordonnée commence par soi-même ».

«Comment pourrais-je m’occuper des enfants qui sont à des milliers de kilomètres de la Belgique si je néglige les miens? J’ai tout de même la chance d’être dans une famille soudée. Si je dois voyager au Congo, il y a toujours quelqu’un pour s’occuper des enfants », avoue-t-elle. 

Elle reconnaît que pour évoluer dans le secteur humanitaire, « il faut un grand cœur et de la passion ».

« C’est un travail à temps plein », confie la patronne Gun Gunnat.  

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