Aline Okongo, engagée contre la stigmatisation des malades du Sida

Malade du Sida depuis plus de 30 ans, Aline Okongo est très engagée contre la stigmatisation des personnes vivant avec cette maladie. Photo John Bompengo

Depuis de nombreuses années, Aline Okongo lutte contre la stigmatisation des personnes vivant le VIH/Sida. Elle-même vit avec cette maladie depuis plus de 30 ans.

Aline Okongo apprend qu’elle est atteinte du Sida en 1989 quand sa sœur en meurt. Son frère, médecin venu d’Europe, lui parle de cette maladie que peu de gens connaissent à l’époque.

Son époux, lui aussi médecin, confie au frère venu d’Europe qu’il est aussi atteint du Sida. Il était marié avec Aline depuis 1979. Il mourra en 1991.

En 1981, Aline perd un bébé sans connaître la cause de cette mort.

Malade de temps en temps, elle se fait soigner par son époux qui ne lui dit exactement de quoi elle souffre.  

A l’époque, on ne parle pas de cette maladie que tout le monde craint.

Briser le silence

Veuve depuis 1991, Aline Okongo décide de rompre le silence et de parler ouvertement de sa maladie.

Avec d’autres femmes malades de Sida, elle fonde l’ONG Femme+ avant de créer « Apostolat pour la libération de personnes vivantes avec le VIH » (Alpi+). Elle est également à l’origine de la création duRéseau congolais de personnes vivantes avec le VIH (RCP+).

Cet engagement, c’est sa façon de lutter contre la stigmatisation de personnes vivantes avec le Sida.

C’est aussi une façon de pousser les malades à se libérer psychologiquement.

Aline Okongo le répète à qui veut l’entendre : « La mort, c’est pour tout le  monde ». Une façon de dire : malades de Sida ou pas, tous nous mourrons un jour. Il n’y a donc pas de raison de se marginaliser parce qu’on est malade du Sida.

Stigmatisation

Aline Okongo s’en désole. Alors que les informations sur la maladie circulent actuellement plus facilement, la stigmatisation des malades s’est accrue.

Même les bureaux de son association, affirme-t-elle, n’affichent pas le travail qui y est fait par crainte de voir les membres stigmatisés.

Aline Okongo estime aussi que la meilleure façon de lutter contre la maladie est d’impliquer les personnes vivant avec le Sida dans la lutte.