Kinshasa: jeter les immondices dans les décharges est désormais payant

Des immondices stockées devant l’hôpital de la Société congolaise de transports et des ports (SCTP) ex-Onatra situé au quartier Kauka dans la commune de Kalamu à Kinshasa, le 05/11/2015. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Le versement des immondices dans les décharges publiques est désormais payant. Cette décision est contenue dans une note circulaire du gouverneur de la ville datée du 22 décembre et applicable depuis le début de la semaine du 4 janvier 2016.

Selon ce document, la Régie d’assainissement et des travaux publics devra percevoir pour chaque dépôt d'immondices 100 francs congolais (0,1 USD) pour les ménages, 1000 Fc (1,08 USD) pour les pousse-pousseurs et 5000 Fc (5,34 USD) pour les motos menues d’un porte bagage.

Dans cette circulaire, le gouverneur André Kimbuta, justifie sa décision par le souci d’éviter les débordements des immondices dans les stations de transferts.

Il dit vouloir s’assurer de l’évacuation régulière des ordures vers le centre d’enfouissement technique et de préserver la santé des populations avoisinantes et le personnel qui travaille dans les décharges.

Cette mesure n’enchante pas les pousse-pousseurs et motocyclistes qui sont les principaux usagers des postes des décharges.

Après avoir ramassé les ordures dans les parcelles résidentielles, moyennant 500 Fc (0, 5USD) par maison, ils vont les déverser dans ces postes.

Le responsable d’une ONG d’assainissement qui a requis l’anonymat n’apprécie pas non plus le payement des 5000 FC à chaque décharge par moto.

« Des ONG payent des taxes à l’Etat, elles engagent des agents, payent des carburants pour des motocyclistes. Maintenant, on nous demande de payer 5000 fc par décharge. Je vous garantis que dans peu de temps, les immondices seront déversées dans la rue », a-t-il prévenu.

En réaction à cette plainte, le directeur général de la RATPK, le Professeur Bieyi a affirmé que l’heure de la gratuité est révolue car, dit-il, les ramasseurs de ces ordures auprès des ménages et sociétés ne le font pas gratuitement.

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