L’Avenir : « Biac : la MP exhorte la population à une grande vigilance »

 

Un bureau de la Biac à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Revue de presse du mardi 5 avril 2016
 

Les journaux de Kinshasa reviennent sur la crise que traverse la Banque internationale l’Afrique au Congo (Biac), à travers la réactions des acteurs politiques de la majorité et de l’opposition. Certains titrent aussi sur un «complot» qui viserait la tête du premier ministre Matata Ponyo.
 
L’Avenir rapporte que suite aux difficultés de trésorerie de la BIAC le Bureau politique de la Majorité présidentielle (MP) recommande au Gouvernement d’accompagner la Banque nationale dans cette démarche par un encadrement approprié de la BIAC et à la hauteur des enjeux. Selon le journal, les discussions entre la Banque Centrale du Congo (BCC) et la Biac sont à un stade avancé et ont déjà permis d’obtenir un premier accord, signé de la BCC (17196845.52 dollars) sur une opération de réescompte à hauteur de 16 milliards de francs congolais.
 
Le bureau politique de la MP, poursuit le quotidien, exhorte la population congolaise sur toute l’étendue de la République, à une grande vigilance pour empêcher aux ennemis de la paix et du fonctionnement normal de la démocratie de profiter de cette situation pour agir.
 
Le Phare rend compte de l’initiative du député Jean-Lucien Bussa qui veut que les responsables de cette crise au sein de la Biac se justifient.  Il a déposé, lundi 4 mars 2016 au bureau de l’Assemblée nationale, une question orale avec débat adressée au Gouverneur de la Banque Centrale du Congo au sujet des
difficultés que connaît la Biac.
 
Ce député de l’opposition voudrait obtenir des explications du gouverneur de la BCC Deogratias Mutombo sur les problèmes de liquidité auxquels est confrontée la Banque internationale pour l’Afrique au Congo.
 
«Au regard du rôle de la BCC d’assurer le contrôle des activités et du bon fonctionnement des banques commerciales, pourquoi la Banque Centrale du Congo s’est-elle permise de prendre 30 millions de dollars dans la trésorerie de la Biac pour assurer les dépenses gouvernementales au lieu d’actionner le compte du trésor»,  voudrait savoir Jean-Lucien Bussa, qui attend les réponses du gouverneur de la BCC.
 
Dans un autre registre, avec des titres presqu’identiques barrés à la une, Forum des As et La Prospérité, commentent un «complot contre Matata Ponyo, premier ministre de la RDC».

La Prospérité titre : « Déstabilisation de l’économie de la RDC : la tête de Matata mise à prix». Selon le quotidien qui relaie une réflexion tirée de L’Afrique Unie, la Primature est au centre des visées politiciennes. Sans donner des raisons,  le tabloïd indique que si Matata Ponyo quittait ses fonctions, sous la pression des politiciens qui veulent tantôt se maintenir au pouvoir ou ceux qui cherchent à le conquérir, le pays se trouvera encore face aux graves incertitudes.
 
« La tête de Matata mise à prix : gare au précédent sud-africain », titre pour sa part, Forum des As. Pour le journal, certains acteurs politiques veulent se servir du dialogue politique pour évincer le Premier ministre de son poste. Le quotidien interpelle les acteurs politiques impliqués dans ce coup. « Lorsque les personnes incarnant la performance économique et la discipline financière/budgétaire sont déstabilisées pour des raisons politiciennes relatives à l’accès aux finances par les courtisans et autres patrimonialistes, l’économie en pâtit. Ce qui fut le drame en Afrique du Sud », prévient le tabloïd.
 
Le Phare, dans un article consacré au processus électoral, rapporte qu’Etienne Tshisekedi, Katebe Katoto et Moïse Katumbi se sont rencontrés, lundi 4 avril, à Bruxelles pour discuter de la crise congolaise marquée par le blocage du processus électoral et les velléités du pouvoir en place à Kinshasa de
rechercher les voies et moyens du « glissement ».
 
Ces acteurs politiques majeurs de la scène congolaise ont souscrit à l’idée de mettre en place un cadre permettant des concertations pour que soient organisées des élections libres, transparentes et apaisées dans le délai constitutionnel, renseigne le journal. Le Phare précise néanmoins que la question du candidat commun de l’opposition à l’élection présidentielle n’était pas à l’ordre du jour.