La requête de la MP à la Cour constitutionnelle est «un referendum déguisé», selon Tshibangu Kalala

Professeur Tshibangu Kalala au studio de Radio Okapi, le 13/07/2015 à Kinshasa. Photo John Bompengo

L’ancien membre de la Majorité présidentielle, Tshibangu Kalala estime que la requête de la MP à la Cour constitutionnelle pour l’interprétation de certains articles de la constitution est « un référendum masqué ». Plus de deux cents députés ont introduit une requête auprès de cette cour pour demander l’interprétation des articles 70, 103 et 105 de la constitution. Des articles liés aux mandats du président de la République, du député et du sénateur.
 
Tshibangu Kalala affirme que l’article 70 sur le mandat du chef de l’Etat est clair et ne demande pas d’interprétation.
 
Pour lui, la démarche de ces députés vise plutôt à savoir si le président Kabila, dont le deuxième et dernier mandat s’achève en décembre, va continuer à diriger le pays au-delà de son mandat ou pas.
 
« En réalité, on pose une autre question : ‘’Est-ce que le président va continuer ou pas ?’’ Là ça devient un referendum déguisé. Un référendum où il n’y aura que neuf congolais qui vont voter et les 70 millions exclus. Donc, on demande à la cour constitutionnelle de prendre la place du peuple souverain, du Parlement dans son ensemble pour rédiger un nouvel article de la constitution, qui ne va pas figurer dans la constitution mais qui sera dans un arrêt de la cour constitutionnelle », analyse Tshibangu Kalala.
 
Le président du parti politique « Notre beau pays » croit savoir que le contenu de ce nouvel article sera ainsi rédigé: « S’il n’y a pas élection d’un nouveau président de la république avant l’expiration du mandat du président en fonction, ce dernier reste au pouvoir jusque le jour où on va organiser l’élection d’un nouveau président de la République ».
 
Ce constitutionnaliste qui a récemment quitté la Majorité présidentielle recommande « une riposte graduée des forces démocratiques pour stopper ce référendum masqué ».
 
La question de la fin du mandat présidentiel agite la classe politique depuis plusieurs mois. Elle porte notamment sur ce qui devrait être fait au cas où la commission électorale n’organisait pas l’élection présidentielle dans le délai constitutionnel.

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