L’Américain Darryl Lewis porte plainte contre les autorités de la RDC pour tortures

Allocution du ministre de la Justice, Alexis Tambwe Mwamba, lors de l’inauguration du nouveau Palais de justice le 20/02/2015 à Kinshasa par le président Joseph Kabila Kabange. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

L’américain Daryll Lewis a déposé, vendredi 29 juillet devant la Cour du district de Washington D.C. aux Etats-Unis, une plainte visant le ministre de la Justice et le chef des services des renseignements congolais pour tortures. En réaction, le Parquet général de la République indique que cette plainte est de nul effet.

Darryl Lewis revendique aussi 4,5 millions de dollars américains aux autorités congolaises en réparation des tortures subies en RDC, près d’un mois de sa détention, dans le but de lui extorquer de faux aveux. Il a évoqué, selon Jeune Afrique,  des interrogatoires de 16 heures, des privations de sommeil et de nourriture, le passage à tabac...

Cet ancien militaire américain avait été arrêté le 24 avril à Lubumbashi et accusé par le ministre congolais de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba, d’être un mercenaire au service de l’ex-gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi. L’Américain a toujours nié cette accusation.

Il avait été expulsé de Kinshasa, mais selon le Parquet, cela n’a pas exclu les poursuites à son encontre. Celles-ci continuent au niveau des deux commissions rogatoires établies aux Etats-Unis et au Royaume Uni, parce que, selon lui, «il y a des complices qui ont été décelés» dans ces deux pays.

«La plainte de Lewis tombe très tôt. Car, il aurait dû encore attendre le résultat des commissions rogatoires» chargées d’interroger les présumés complices dans cette affaire, a indiqué l’Avocat général de la République, Bernard Mikobi.

L’Avocat général de la République Mikobi a par ailleurs mis en doute les allégations de tortures avancées par le plaignant :

«S’il [Darryl Lewis] a déclaré qu’il a été torturé, je doute bien. Il a été interrogé par les services de renseignements, la police et par nous-mêmes. J’ai pris deux jours pour l’interroger et il n’a jamais dit qu’il a été torturé. On lui a posé cette question, devant les autorités de l’ambassade des Etats-Unis. Et [il était] assisté de neuf avocats. Si devant la police il a été torturé, il pouvait le dire devant nous.»

Après avoir libéré l’Américain Darryl Lewis, la justice congolaise a renvoyé, le 8 juin dernier, dans son pays. Il avait été arrêté à Lubumbashi le 24 avril lors d’une manifestation de l’opposition dispersée par la police. Le gouvernement l’accusait d'être un mercenaire qui planifiait des opérations de déstabilisation avec d'autres présumés mercenaires sud-africains recrutés par Moïse Katumbi.​
 

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