Dialogue : l’Alternance pour la République appelle Edem Kodjo à la neutralité

L'opposant Franck Diongo après la rencontre avec le groupe de soutien au facilitateur de l'Union africaine pour le dialogue politique en RD Congo le 5/08/2016 à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

L’Alternance pour la république (AR) invite le facilitateur du dialogue politique, Edem Kodjo à faire preuve de neutralité pour trouver des solutions aux préalables posés [par l’opposition] avant la tenue du dialogue. Dans une déclaration faite jeudi 11 août à la presse, cette plateforme qui soutient la candidature de Moïse Katumbi à la présidentielle invite le facilitateur à discuter avec le chef de l’Etat « au lieu de rester sur ses lauriers ».

« Un facilitateur qui est censé être au milieu devrait être un homme qui garantit la confiance et la crédibilité de tout le monde. Un facilitateur n’a pour rôle que pour faire approcher les protagonistes, parce que ce sont les protagonistes qui doivent trouver le compromis entre eux », affirme le vice-président de l’AR, Franck Diongo.

L’AR pose quelques préalables pour prendre part au dialogue notamment la libération des prisonniers politiques et l’abandon des poursuites judiciaires contre Moïse Katumbi. Elle recommande également au gouvernement de rouvrir les médias fermés (Canal Kin TV, Canal Futur, Congo Media Chanel et autres) et de mettre fin au dédoublement des partis politiques.

Selon le vice-président de l’AR, Edem Kodjo devrait répondre aux préalables de l’opposition, « en faisant pression sur le président Kabila ».

« Il doit faire pression pour [nous] dire : j’ai obtenu des éléments positifs [après avoir rencontré M. Kabila]. Je reviens à l’opposition pour dire : vous m’avez récusé, mais par rapport à vos exigences, il y a un acte de bonne foi que j’ai posé et Kabila a fait des concessions. Mais il ne dit rien concernant des réponses aux préalables. Il nous accule (…) », ajoute Franck Diongo.

L’AR pense qu’Edem Kodjo emprunte une voie « qui malheureusement ne facilitera pas la tenue du dialogue national ».

Franck Diongo reste confiant qu’Edem Kodjo n’irait pas au dialogue sans Etienne Tshisekedi.

«Lui-même a dit qu’il ne peut jamais y avoir de dialogue sans Tshisekedi. Et Tshisekedi est le symbole du rassemblement », assure-t-il.

Assouplir des exigences

Le collectif des organisations des jeunes solidaires du Congo (COJESKI) demande aux acteurs politiques et sociaux du pays d’assouplir leurs exigences afin que le dialogue inclusif se concrétise.

Ils ont fait ce plaidoyer jeudi 11 août à l’issue d’une journée de réflexion des jeunes leaders sur la problématique de l’apaisement du climat politique et la liberté de manifestation publique.

Au regard de l’évolution de la situation au pays, le COJESKI a émis la crainte sur la perspective d’un arrêt brutal du processus électoral.

« Le constat est que le processus électoral ne connait pas un parcours élogieux dans notre pays. Nous sentons un blocage », déplore le coordonnateur intérimaire, Useni Fataki.

Il dénonce en même temps l’instrumentalisation des jeunes congolais à des fins politiques.

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