L’ACAJ réclame des sanctions exemplaires contre les miliciens de Tshimbulu

Tshimbulu, à 120 Kilomètres au sud de Kananga (Kasaï occidental)

Le président provincial de l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) au Kasaï-Central, Adrien Ilobakwayi, a réclamé mercredi 10 août des sanctions exemplaires  contre le chef milicien Kamuina-Nsapu et ses collaborateurs. Ces derniers se sont affrontés aux forces de l’ordre dimanche dernier à Tshimbulu, faisant une dizaine de morts dans cette ville.

Maître Adrien Ilobakwayi déplore le bilan de ce conflit et invite les autorités locales et provinciales à faire toute la lumière sur cette affaire.
« Nous réclamons que la justice soit faite. Parce qu’en voyant les dégâts causés par cette milice, nous nous disons que c’est quand même gravissime. Lorsqu’on parvient à bruler le parquet, [le bureau de] la CENI [et] même certains postes de la police, l’ACAJ estime que c’est inacceptable.»

Il fait remarquer que les autorités municipales et provinciales ont une part de responsabilité dans ce qui s’est passé à Tshimbulu. « La population a besoin de comprendre ce qui s’est passé sous l’œil impuissant des autorités urbaines et provinciales », a-t-il poursuivi.

Le calme a été rétabli à Tshimbulu, où depuis lundi,  toutes activités économiques avaient été paralysées suite à un affrontement qui a apposé les forces de l’ordre à une milice créée récemment par le chef Kamuina-Nsapu du territoire de Dibaya. Ce dernier a décidé depuis deux mois, selon des sources locales, de «débarrasser le Kasaï-Central de tous les services de l’ordre, auteurs des tracasseries de tous genres à l’encontre de  la population.»

Sa milice a attaqué dans la nuit du dimanche à lundi 8 août la résidence du commandant de la police de Tshimbulu. Par la suite, ont poursuivi les mêmes sources, les miliciens ont égorgé son garde du corps et incendié le siège de la police, le bureau de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le parquet de grande instance, la résidence du maire ainsi que d’autres maisons.
Neuf personnes, dont quatre policiers, quatre miliciens et un civil ont par ailleurs trouvé la mort dans cet affrontement, selon des sources locales.
 

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