RDC : Amnesty International dénonce la « répression brutale de l’opposition »

Dans un rapport publié jeudi 15 septembre, Amnesty International accuse les autorités congolaises d’organiser une « répression systématique contre les personnes qui s’opposent au fait que le président Joseph Kabila tente de conserver le pouvoir au-delà du nombre maximal de deux mandats que fixe la Constitution ».

Selon l’ONG, les autorités de la RDC utilisent des institutions publiques pour empêcher les personnes opposées au maintien au pouvoir du président Kabila de s’organiser et de s’exprimer.

Evie Francq, chercheuse pour Amnesty International sur la RDC, indique que son ONG a documenté des violations des droits de l’homme surtout la liberté d’expression, liberté d’association et de manifestation pacifique entre septembre 2015 et juin 2016.

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« L’État bafoue les droits aux libertés d’expression, d’association et de réunion pacifique des personnalités politiques de l’opposition et des militants en faveur de la démocratie, tout en expulsant des chercheurs étrangers et en menaçant de fermeture les organisations de défense des droits humains qui recensent ces violations », a déclaré, pour sa part, Sarah Jackson, directrice adjointe pour l’Afrique de l’Est, la Corne de l’Afrique et les Grands Lacs à Amnesty International.

Dans son rapport, l’ONG fait notamment état « de nombreuses manifestations de l’opposition déclarées interdites tandis que les sympathisants de la coalition au pouvoir ont pu se rassembler librement, avec l’aide de la police et des autorités locales ».

« Ni harcèlement ni répression »

« Il n’y a pas de harcèlement ni de répression des dissidents politiques en RDC », a réagi le porte-parole du gouvernement Lambert Mende. Pour lui, les opposants dont parle Amnesty International sont actuellement en train de discuter avec la majorité au dialogue.

« L’opposition est en dialogue avec nous au moment où nous parlons. Et donc Amnesty qui peut-être n’est pas informé de ces dernières évolutions a voulu surfer sur cette étape de la revendication de l’opposition, vient de rater son coup et se discrédite avec une description tout à fait mensongère de la situation », a déclaré Lambert Mende.

Le porte-parole du gouvernement a indiqué qu’actuellement, la RDC enregistre le nombre le moins élevé des prisonniers depuis son indépendance.

« Nous venons de libérer près de 2000 personnes. Mais ça Amnesty veut l’ignorer parce que peut-être ça gêne sa mission ou ses ressources », a-t-il fait savoir.

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