Emeutes de septembre à Kinshasa : les forces de l’ordre ont fait un usage excessif de la force, selon l’ONU

La police, les forces armées de la RDC (FARDC) et la garde républicaine congolaise ont fait  «un usage excessif de la force, dont de la force létale, lors des manifestations de l’opposition des 19 au 20 septembre derniers» qui ont dégénéré en émeutes à Kinshasa. C’est ce qu’indique un rapport de l’ONU portant sur une enquête préliminaire des manifestations de septembre dernier publié vendredi 21 octobre.
 
Au cours de ces manifestations, souligne le document de l’ONU, au moins 53 personnes ont été tuées, 143 personnes ont été blessées et plus de 299 personnes ont été arrêtées illégalement.
Parmi les 53 décès documentés par le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) de la MONUSCO, au moins 48 ont été tués par des agents de l’Etat, indique ce rapport, tout en précisant que 38 des victimes ont été tuées par balle.

Dans ce rapport, les agents de l’Etat indexes sont constitués des agents la Police nationale congolaise (PNC), des militaires de la Garde républicaine (GR) ainsi que les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).  

Il souligne également plus de 299 personnes autres arrêtées illégalement au cours de ces manifestations.

Vous pouvez lire ce rapport en suivant ce lien:

«Appel à une enquête congolaise»
 
Pour sa part, le représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en RDC, Maman S. Sidikou, «exhorte les autorités congolaises à mener dans les meilleurs délais des enquêtes indépendantes, crédibles, impartiales et sur les violations graves des droits de l’homme documentées dans ce rapport».
 
M. Sidikou a fait part de ses préoccupations profondes concernant l’impunité générale qui prédomine dans le pays,  faisant allusion aux conclusions d’un autre rapport que les Nations unies ont également publié ce vendredi concernant la RDC.
 
Ce second rapport qui présente  une analyse des tendances en matière lutte contre l’impunité en DRC du 1er  janvier 2014 au 31 mars 2016, révèle qu’un très faible nombre d’agents de l’Etat, particulièrement de hauts gradés, et de chefs et autres éléments de groupes armés, sont poursuivis en justice et condamnés en RDC pour des violations des droits de l’homme. 
 
Mais le rapport note tout de même qu’au cours de la période sous examen, le gouvernement de la RDC a montré sa volonté de redoubler d’efforts dans la lutte contre l’impunité pour violations ou abus des droits de l’homme.
 
Un engagement qui s’est illustré notamment par l’adoption de plusieurs dispositions législatives et instruments institutionnels en faveur d’un meilleur fonctionnement de la justice, précise le rapport.

Lien du second rapport.

 

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