Des coups de feu entendus dans plusieurs quartiers de Kananga où des miliciens sont signalés

Des coups de feu ont été entendus dans plusieurs coins de Kananga dimanche 26 février dans la soirée. Des témoins contactés sur place par Radio Okapi indiquent que des forces de l’ordre ont tiré plusieurs coup de feu en l’air dans des quartiers où la présence des miliciens de Kamwina Nsapu étaient signalés. D’autres sources rapportent que dans la commune de Nganza, des affrontements entre miliciens et forces de l’ordre ont été signalés.

Dans la commune de Ndesha, des tirs à l’arme lourde ont été entendus pendant une bonne partie de la soirée. De nombreuses familles ont quitté leurs domiciles à la suite de ces combats.

«On a entendu des tirs et même le petit marché qui est la limite de la commune de Ndesha et celle de Lukonga [s’est vidé]. Les marchands ont fui le langage des armes», a rapporté un habitant de Ndesha, terré chez lui, joint au téléphone par Radio Okapi. Selon lui, les détonations ont commencé autour de 17 heures (heure locale).

Il y a deux ou trois jours, a fait savoir la même source, «on a découvert que les présumés miliciens de Kamwina Nsapu étaient en train d’installer leur Tshiota, qui constitue le socle ou la force avec laquelle les miliciens sont en train de combattre, dans le cimetière de Kamwandu».

En riposte, les militaires ont tiré en l’air comme d’habitude pour pousser les miliciens à prendre la fuite, a encore indiqué le même habitant.

Radio Okapi a essayé de joindre des sources policières et militaires locales, sans succès.

Pour sa part, le président de la société civile locale, Emmanuel Kabukapu, a déploré la dégradation de la situation sécuritaire, qui «pourrait porter préjudice aux négociations amorcées entre les deux parties». 

Le chef traditionnel Kamwina Nsapu, tué par les forces de l’ordre en août 2016, contestait les autorités publiques. Depuis sa mort, des hommes qui se revendiquent de son groupe affrontent régulièrement les forces de l’ordre dans les provinces du Kasaï, faisant de nombreuses victimes.

La semaine passée, l'ONU appelé le gouvernement congolais à mettre un terme aux « violations massives des droits de l'Homme ».

« Il existe des allégations crédibles de violations massives des droits de l'Homme dans les provinces du Kasaï, du Kasaï-central, du Kasaï-oriental et de Lomami (...) notamment des personnes prises pour cibles par les soldats pour leur affiliation supposée à une milice locale », a affirmé Zeid Ra’ad Al Hussein, Haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme.

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