Tueries à Kananga : le vice-gouverneur attend le rapport des services de sécurité

Le vice-gouverneur de la province du Kasaï central estime que les informations et témoignages qui renseignent sur  les tueries et pillages que commettent les forces de l’ordre dans la commune de la Nganza, dans la ville de Kananga, sont à prendre avec réserve. Intervenant jeudi dans l’émission Dialogue entre Congolais de Radio Okapi, il a conseillé d’attendre le rapport  des services de sécurité.
 
« En ce moment, la situation est relativement calme, un calme précaire parce que nous sommes dans un processus qui nécessite autant d’étapes qu’il faut traverser pour atteindre une paix durable. Tout le monde peut dire n’importe quoi, mais je vous dis que le vrai rapport, c’est celui qui doit venir de nos services de sécurité et c’est ce rapport là que je suis en train d’exploiter. Laissez-moi l’exploiter. Je ne peux pas confirmer des morts tant que le rapport des services de sécurité ne le confirme pas », a affirmé Justin Milonga, Vice-gouverneur de la province du Kasaï central dans Dialogue entre Congolais.

Depuis le début de la semaine, les forces de l’ordre mènent dans les communes de Kananga une opération porte-à-porte officiellement pour dénicher d’éventuels miliciens Kamuena Nsapu. De nombreux témoignages parvenus à Radio Okapi font état d’une opération brutale qui s’accompagne parfois d’exécutions sommaires.  
 
Joseph Boucard Kasonga Tshilunde, notable de la province du Kasaï-Central qui a perdu quatre membres de sa famille dans cette opération militaire, estime que le discours du vice-gouverneur vise à protéger son pouvoir.
 
« J’ai l’impression qu’il est sur une autre planète parce que les tueries, la traque des jeunes de la commune de Nganza est systématique. On passe de porte-à-porte. On entre, on tue, on pille, on viole, on casse et on puis on part. Parfois on vient récupérer le corps et on l’amène. Dans ma famille, j’ai perdu quatre personnes : trois neveux et une tante, une veuve. Ne pas reconnaitre des évidences pour une autorité de son niveau, même s’il doit protéger son pouvoir, j’estime que ce n’est pas correct », s’est emporté M. Tshilunde au cours de la même émission.

La Commission diocésaine de communication sociale de Kananga, une structure de l’église catholique, a elle aussi dénoncé jeudi « les tueries et pillages » que commettent les forces de l’ordre dans la commune de la Nganza, dans la ville de Kananga.
 

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