RDC: la marche de l’opposition dispersée dans plusieurs villes

Plusieurs partisans de l’opposition, qui voulaient participer à la marche décrétée par la Rassemblement, ont été dispersés lundi 10 avril dans certaines villes de la RDC par la police à coup de gaz  lacrymogènes. Par contre, dans d’autres villes, la manifestation s’est muée en une «journée ville morte».

Lubumbashi (Haut-Katanga): la plupart des manifestants entonnaient durant leur marche des chants hostiles au pouvoir en place et réclamaient le retour de Moïse Katumbi. Ils ont été dispersés par la police.

Bukavu (Sud-Kivu): la police a également dispersé la marche qu’avaient entamée plusieurs partisans de l’opposition. Une  dizaine des manifestants ont été interpellés; alors qu’ils se dirigeaient vers la place surnommée «Major Vangu».

Selon le commandant du groupe mobile d’intervention de la police, les manifestants interpellés ont été libérées après avoir été sensibilisés pour la paix.

Pour sa part,  le coordonnateur adjoint du Rassemblement au Sud-Kivu évoque des cas des blessés durant l’intervention de la police.

Beni (Nord-Kivu): la marche pacifique prévue ce jour a été muée en une journée ville morte par les délégués du Rassemblement dans la province. La plupart des commerces ont été fermés, rapportent des sources locales, précisant que tous les points stratégiques de la ville ont été quadrillés par les éléments de la police et les dizaines des manifestants  qui ont tenté d’emprunter le Boulevard Nyamwisi ont été dispersés par la police à coups de grenades lacrymogènes.

Butembo (Nord-Kivu): La marche pacifique de l’opposition a par contre été annulée par les organisateurs. Cette décision fait suite aux rumeurs faisant état  de l’imminence d’une attaque des Maï-Maï dans la ville et à la très forte militarisation du territoire, a expliqué à Radio Okapi le président urbain du Rassemblement de l’opposition.

Kananga (Kasaï-Central): le Rassemblement a  décidé de muer cette marche à «journée  une ville morte». Raisons évoquées par les représentants de cette plateforme politique, le refus de l’hôtel de ville de Kananga d’encadrer la manifestation et la situation sécuritaire de la ville marquée par l’activisme des miliciens Kamuina Nsapu.

Kinshasa: les activités ont été paralysées ce lundi mais il n’y a pas eu de manifestations dans les rues de la ville, où policiers et militaires faisaient des patrouilles, indiquent des certains habitants.

D’après les mêmes sources, la situation de la capitale congolaise ressemble jusqu’à la mi-journée à celle d’une ville morte.

Mbandaka (Equateur): la marche du Rassemblement a été dispersée par la police après quelques kilomètres de son point de départ.  Mais malgré leur dispersion,  une délégation conduite par Léon Isokoloa, coordonnateur provincial du Rassemblement, a déposé un mémorandum au siège de l'antenne provinciale de la MONUSCO.

Kisangani (Tshopo): par contre, la marche pacifique du Rassemblement n’a pas eu lieu. Les activités commerciales se sont déroulées normalement, rapportent des sources concordantes, signalant cependant un déploiement important des forces de l’ordre dans des carrefours et «places stratégiques» de la ville.

Même situation dans les provinces du Kwango, Kwilu et Maïndombe, où des sources sur place disent avoir noté « un déploiement inhabituelle des policiers » notamment dans  les villes de Bandundu, Inongo, Kenge, et Kikwit.

Le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement avait appelé à une marche sur l’ensemble du pays pour réclamer l’application de l’accord du 31 décembre.
Mais, déjà la veille, la police avait prévenu qu’elle empêcherait «l’exercice de toute manifestation publique à caractère politique, non autorisée à travers toute l’étendue du territoire national».
 

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