Les autorités angolaises ont annoncé mercredi le renforcement de leurs effectifs de police à leur frontière nord où affluent les réfugiés qui fuient les violences dans la province du Kasaï en République démocratique du Congo (RDC) voisine.
"La police nationale angolaise a intensifié les patrouilles à la frontière avec la République démocratique du Congo afin d'éviter la pénétration des groupes armés sur le territoire national", a déclaré le commandant en chef de la police, le commissaire Ambrosio de Lemos, sur la radio publique RNA.
Depuis six mois, des combats opposent les forces armées congolaises à une rébellion dans quatre provinces du centre de la RDC (Kasaï-central, Kasaï, Kasaï-oriental et Lomami).
Ces violences ont été provoquées par la mort en août lors d'une opération militaire d'un chef coutumier local, Kamwina Nsapu, entré en conflit avec le pouvoir central.
Sa dépouille a été rendue samedi par les autorités à sa famille qui la réclamait en vain depuis sa mort, dans le but d'apaiser les violences qui ont éclaté en septembre.
Ces violences ont causé un afflux de réfugiés vers l'Angola voisin.
Selon les autorités locales, plus de 9.200 d'entre eux ont déjà été enregistrés sur le sol angolais. Dimanche dernier, 3.200 réfugiés, dont 1.400 enfants, ont été accueillis dans le camp d'accueil de Mussungue (province de Lunda Norte).
"Tous les réfugiés congolais qui sont sur le territoire national sont traités de façon humaine", a assuré le général de Lemos.
Les combats au Kasaï ont déjà fait au moins 400 morts et l'ONU a indiqué au début du mois avoir découvert 23 fosses communes dans la région.
Le corps de deux enquêteurs missionnés par le secrétaire général des Nations unies dans le Kasaï y ont été retrouvés le 28 mars dernier, seize jours après leur enlèvement avec quatre de leurs accompagnateurs congolais.
(AFP)