RDC : les marges de manœuvre du Premier ministre sont assez limitées, selon Félicien Kabamba

Félicien Kabamba, professeur et chercheur au Centre d’études politiques de l’Université de Kinshasa et analyste politique estime que les marges de manœuvre de Bruno Tshibala sont très réduites pour mettre en œuvre son programme parce que les ministères importants sont contrôlés par la Majorité présidentielle.

«Les ministères  régaliens : les Affaires étrangères, la Défense, l’Intérieur, les Finances, sont restés entre les mains de la Majorité. Vous savez bien le rôle que va jouer le ministère de l’Intérieur dans l’organisation des élections, mais aussi dans la gestion de différentes manifestations et revendications, on peut supposer que la majorité a ses raisons pour garder ce ministère. Vous avez aussi le ministère de la communication. Quand vous connaissez le rôle de la communication dans un contexte de conjoncture politique, la majorité a décidé de garder la mainmise sur la communication», analyse Félicien Kabamba.

Le chercheur qui commente la publication du gouvernement intervenue mardi 9 mai fait remarquer que la difficulté qu’a Bruno Tshibala de s’appuyer sur un parti politique en cas de conflit avec le Président de la République, l’affaiblit davantage.

«Dans ce contexte précis où la majorité contrôle les ministères régaliens, les marges de manœuvre du Premier ministre sont quand même assez limitées, tant il est vrai que dans le cas de Bruno Tshibala, il lui sera difficile de s’appuyer sur un appareil politique-parce qu’il est de l’UDPS et vous connaissez bien dans quel contexte il évolue aujourd’hui vis-à-vis de son appareil politique-, il lui sera très difficile de s’appuyer sur l’UDPS en cas de divergence avec le Chef de l’Etat. Il est donc un Premier ministre assez affaibli», souligne le chercheur.

La composition du gouvernement de Bruno Tshibala a été annoncée mardi 9 mai. La nouvelle équipe comprend trois vice-Premiers ministres, neuf ministres d’Etat, trente-cinq ministres et onze vice-ministres.

 

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