Implication présumée de Clément Kanku dans l’affaire Kamuina Nsapu: le procureur général ouvre une enquête

Le procureur général de la République Flory Kabange Numbi a annoncé mardi 23 mai l’ouverture d’une enquête pour « en savoir plus » sur une possible implication du député Clément Kanku dans les exactions en cours dans le Kasaï.  Il a fait cette déclaration deux jours après la diffusion par le quotidien New York Times d’un enregistrement trouvé dans l’ordinateur de la Suédoise Zaina Catalan, l’une des deux experts de l’ONU assassinés dans le Kasaï, qui note l’implication du député Clément Kanku dans les violences liées à la milice Kamuina Nsapu.

« La nature et les circonstances de cette conversation ne peuvent aucunement laisser indifférent l’officier du ministère public que je suis », a déclaré le procureur Flory Kabange Numbi devant la presse pour justifier sa décision.

Mais le suspect étant un député national, la justice soit se conformer à une procédure bien particulière. C’est pourquoi le procureur général de la République a indiqué avoir adressé lundi 22 mai « une lettre au président de l’Assemblée nationale pour [lui] permettre de conduire ces indispensables enquêtes dans cette sinistre affaire. Si à l’issue de cette instruction, j’ai la conviction que les faits étaient établis dans le chef du concerné [Clément Kanku], il serait alors inculpé de participation à un mouvement insurrectionnel, assassinat, incendies volontaires, destructions méchantes, associations des malfaiteurs », prévient Flory Kabange Numbi.

Mais « il n'est nullement question de chercher à obtenir la levée des immunités » parlementaires à ce niveau de la procédure, a-t-il ajouté.
L'enregistrement dont parle le New York Times remonte à août 2016 et circule sur internet.

Le quotidien français Le Monde rapporte à ce sujet que le Conseil de sécurité des Nations unies doit se réunir en urgence à huis clos, mardi 23 mai, pour faire avancer le dossier du double assassinat de ses deux experts dans la région du Kasaï, en République démocratique du Congo (RDC), plus de deux mois plus tôt.
La région du Kasaï est secouée depuis septembre par la rébellion de Kamwina Nsapu, chef traditionnel tué en août 2016 lors d'une opération militaire.

Depuis, les violences qui impliquent miliciens, soldats et policiers ont fait plusieurs centaines des morts et causé le déplacement de 1,27 million de personnes.
L'ONU accuse les rebelles Kamwina Nsapu d'enrôler des enfants-soldats et d'avoir commis des atrocités, tout en dénonçant également l'usage disproportionné de la force par l'armée congolaise.
Michael Sharp et Zaida Catalan faisaient partie d'un panel d'experts de l'ONU recherchant des informations sur plus d'une quarantaine de fosses communes découvertes au Kasaï.
Samedi, la justice militaire congolaise avait annoncé l'ouverture du procès des présumés assassins de deux experts, sans en préciser la date.
 

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