Kinshasa: nouveau préavis de «grève radicale» des médecins

Dans une déclaration devant la presse vendredi 18 août, le secrétaire exécutif du Syndicat des médecins du Congo (SYMECO) pour la ville de Kinshasa, Dr Ben Bola, dit avoir constaté un échec dans les négociations entre le gouvernement et sa corporation. Pour cette raison, un préavis de grève radicale de six jours a été lancé à dater de ce même vendredi.

Parmi les revendications de la corporation, Dr Ben Bola parle de la mécanisation des médecins non payés et l’ajustement de la rémunération des médecins qui doit être indexé à celle des professeurs d’université.

Le secrétaire exécutif du SYMECO/Kinshasa accuse le gouvernement de non-respect du protocole d’accord conclu par les deux parties, dans cet extrait sonore:

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Un autre syndicat des médecins de Kinshasa, SYNAMED, avait décidé mardi dernier de durcir la grève que ses affiliés observent depuis la mi-juillet, pour les mêmes revendications.

De son côté, l’association pour la défense des droits des patients redoute les conséquences fâcheuse de la grève des médecins des services publics sur les malades. Dans un point de presse tenu vendredi à Kinshasa, la présidente de cette association, Elodie Muzigirwa, a interpelé le gouvernement de la République et le syndicat des médecins, les appelant au sens de responsabilité vis-à-vis des malades et de la population congolaise. 

Elodie Muzigirwa plaide pour la sauvegarde du droit à la santé des malades:

«Ce mouvement de grève nous a privés à nous tous, spécialement, aux malades, de la jouissance d’un droit fondamental, le droit à la santé. Nous avons suivi avec beaucoup de désolation, la tentative de radicalisation de ce mouvement de grève. En deuxième lieu, que les malades internés, quel que soit leur état, ne bénéficieront plus de traitement et pourront recevoir un préavis de trois à quatre jours pour quitter les lieux d’internement respectifs. Les conséquences seraient dramatiques et aux coûts inestimables.»

Elle a exhorté les deux parties à faire des concessions en privilégiant la voie du dialogue. «Puissent les deux parties mettre chacune de l’eau dans son vin et privilégier la voie du dialogue en vue d’épargner ainsi les vies humaines», a-t-elle souhaité.

Elodie Muzigirwa a profité de cette occasion pour annoncer l’organisation imminente, sur toute l’étendue de la RDC, d’une campagne de sensibilisation sur les droits fondamentaux des patients, consacrés par la Déclaration universelle des droits de l’homme. 

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