Le Potentiel : «Sindika Dokolo: Mon engagement ne vise pas un projet politique»

Sindika Dokolo, gendre du président angolais et riche collectionneur d’œuvres d’arts, a lancé un mouvement citoyen à Paris et est l’un des signataires d’un Manifeste visant à empêcher le «président Joseph Kabila de se maintenir au pouvoir ». Certains analystes lui prêtent des ambitions politiques. Les journaux parus ce jeudi à Kinshasa tentent de comprendre ses motivations.
 
Sur RFI, l’homme a nié toute visée politique dans son engagement pour son pays, la République démocratique du Congo, rapporte Le Potentiel qui relaie et commente une interview que Sindika Dokolo a accordée mercredi à la radio française.
 
«Mon engagement ne vise pas un projet politique ou l’ambition politique de qui que ce soit», a-t-il affirmé sur RFI, avant de souligner que le Manifeste citoyen est avant tout «un engagement des Congolais qui n’ont pas l’ambition d’accéder au pouvoir et qui ont établi que Joseph Kabila tombe sous le coup de l’article 64 de la Constitution».
 
M. Dokolo a dans cette optique tenu à expliquer que l’article 64 de la constitution appelle «tous les Congolais à faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui exercerait le pouvoir en violation de la Constitution», lit-on dans les colonnes du journal.
 
«La Manifeste citoyen, un engagement des Congolais qui n’ont pas l’ambition d’accéder au pouvoir», L’Avenir n’y croit pas. Le journal rappelle que les habitués du web ont vu récemment le gendre du président Dos Santos s’affichait sur une photo notamment avec Moïse Katumbi et José Endundo, des politiques. Le quotidien qui analyse cette photo, y voit le symbolisme d’un «trio de métis revendiquant la direction de l’Etat congolais».
 
Et derrière ce mouvement dont M. Dokolo est le porte-voix, se trouve l’ombre de Soros, un milliardaire américain  philanthrope et  grand éditeur de presse, croit savoir La Prospérité.
 
Le journal fait pourtant remarquer que cet homme d’affaires est accusé d’avoir contribué au renversement de nombreux régimes politiques.  Son objectif, relève le tabloïd, n’est donc  pas de promouvoir la démocratie, mais de favoriser ses propres entreprises capitalistes et mondialistes.
 
Le journal pense que M. Soros, en étant derrière la naissance du Manifeste citoyen, cherche donc à imposer Sindika Dokolo aux Congolais dans l’objectif final d’aboutir à la désintégration de la grande RDC.
 
Or, il y a déjà Felix Tshisekedi et Moise Katumbi. Avec les ambitions affrichées de Sindika Dokolo, qui incarnera alors la figure de l’opposition après Etienne Tshisekedi,s’interroge pour sa part Forum des As, qui fait remarquer qu’à l’approche de l’élection présidentielle, l’opposition congolaise s’apparente à un «monstre» à plusieurs têtes.
 
Car aux cotés des figures politiques qui n’hésitent pas à manifester leurs ambitions dont Moise Katumbi et Felix Tshisekedi, il y a désormais celle de Sindika Dokolo, l’inspirateur de la réunion de Paris qui a décerné un certificat de naissance au «Manifeste congolais», écrit le journal, qui note dès lors trois grandes figures, prétendant le poste de leader de l’Opposition. Qui s’effacera au profit de qui, s‘interroge le quotidien sans y répondre.
 
Le Phare dans un tout autre registre fustige l’annonce d’une rencontre tripartite imminente Gouvernement-CNSA-CENI pour parler calendrier électoral, relevant le fait que  le Conseil national de suivi de l’accord (CNSA) n’a pas encore d’existence juridique. Le journal rappelle que les deux chambres du parlement n’ont pas encore examiné, ni adopté la Loi-cadre devant régir cette institution.
 
Par ailleurs, poursuit le quotidien, le président du CNSA Joseph Olenghankoy et son équipe n’ont pas encore reçu l’investiture du Parlement. On peut donc considérer que le CNSA fonctionne à titre purement informel et ne peut engager la vie de la nation en quoi que ce soit, soutient le quotidien.