Kananga: à une semaine de la rentrée, les fournitures scolaires ne s’arrachent pas au marché

A une semaine de la rentrée scolaire, les ventes des fournitures scolaires ne connaissent pas encore leur embellie habituelle à Kananga (Kasaï-Central). Alors que les étalages des principaux marchés de la ville sont bien garnis en cahiers, stylos, cartables et uniformes, les clients ne se bousculent pas.

Sur l’avenue Magar, un vendeur de tissus d’uniformes reconnaît que comparativement à l’année passée, à la même période, les ventes sont moins bonnes.

A une semaine de la rentrée scolaire, relate-t-il, je réalisais environ 100 000 francs congolais (66 dollars américains) de recettes journalières l’année passée. Actuellement, il peine à réunir 40 000 francs congolais (26 dollars) en fin de journée.

Un autre commerçant rencontré sur la même avenue fait le même constat. L’année passée, indique-t-il, il écoulait dix paquets de cahiers en une journée. Depuis une semaine, il peine à vendre la même quantité de marchandises.

La faute peut-être à des prix qui ont augmenté. Vendue à 5000 francs congolais, la coupe de tissu d’uniforme s’achète actuellement à 7 000 francs congolais.

Cette situation fait suite notamment aux violences qu’a connues récemment la province. Pendant les affrontements entre forces de l’ordre et miliciens Kamuina Nsapu, les échanges entre Kananga et le reste de la province étaient interrompus, asphyxiant ainsi l’économie d’une ville essentiellement alimentée par les territoires de l’intérieur.

Malgré tout, certains parents de Kananga ont commencé à acheter les fournitures scolaires pour leurs enfants. Dans les marchés de la ville, accompagnés généralement de deux ou trois enfants, sacs sur les dos, ils circulent boutique après boutique pour acheter des cahiers, cartables, stylos et uniformes.

Les violences enregistrées au Kasaï avaient perturbé le déroulement de l’année scolaire passée. De nombreux enfants ont été privés d’écoles suite notamment aux déplacements de leurs familles.

Plusieurs parents confient qu’ils souhaitent envoyer leurs enfants à l’école cette année, malgré les difficultés financières.

«Même en babouche, ils partiront à l’école», ose un parent.

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