Le Potentiel : «L’opposition unie pour l’alternance démocratique»

Revue de presse congolaise de vendredi 20 octobre 2017.
 
La question électorale est le sujet que développent les médias congolais parus vendredi 20 octobre. Certains reprennent le scepticisme de quelques Congolais quant à la tenue des élections en RDC et réfléchissent sur la transition. D’autres par contre, relaient les assurances du gouvernement qui tient à la tenue de «meilleures» élections.
 
Parmi les sceptiques figurent les leaders de l’opposition. Face à la crise que traverse la RDC, Le Potentiel renseigne qu’ils ont pris conscience de se constituer en un front pour le départ du président Kabila afin de s’assurer d’une transition apaisée, en mettant en avant le seul intérêt collectif, ils ont mis de côté leur égo, se préparant à une transition sans Kabila. L’acte est louable.
 
Mais, le plus dur reste à faire. Il s’agit de raffermir les liens, de consolider les digues et de donner un message fort à la population en vue de l’accompagner sur la voie de l’alternance démocratique. Faut-il dès lors faire confiance à l’opposition congolaise ? La question taraude les esprits les plus lucides, réfléchit le quotidien.

Dans sa tentative de réponse, le tabloïd indique que de Bruxelles à Kinshasa, en passant par Paris, tous ont juré de mettre la main à la pâte pour relever le pari d’une transition sans Kabila. Ils peuvent à cet effet compter sur l’accompagnement de la communauté internationale. Ayant réussi à inféoder la CENI, la MP est assurée de rester le plus longtemps possible au pouvoir, explique Le Potentiel.
 
Face à la MP, il y a une opposition qui s’organise. Elle se constitue en un front uni pour poser les bases de l’alternative démocratique. Félix Tshisekedi et Pierre Lumbi du Rassemblement en font déjà partie. Des indiscrétions indiquent qu’Eve Bazaïba du MLC et Vital Kamerhe hésitent à rejoindre ce grand mouvement de l’opposition. Certes, des divergences idéologiques séparent encore différents courants, mais dans le fond, tous regardent dans la même direction et poursuivent un même idéal, c’est-à-dire réussir à faire partir le président Kabila en vue de préparer les élections en toute sérénité, scrute Le Potentiel.
 
A côté de cette idée de l’opposition à regarder dans la même direction, Politico.cd s’interroge sur un autre schéma: «Gracier Kabila pour obtenir son départ »?
 
Le média en ligne fait remarque qu’au pays, une loi portant instauration d’un statut d’ancien Chef d’Etat est à l’étude au Sénat depuis la deuxième séance plénière de la session parlementaire ordinaire de septembre 2017.
Globalement, le texte de loi prévoit pour les anciens présidents de la République élus, toute protection tant physique que matériel, ainsi que de leurs patrimoines ; et l’octroi d’une villa de résidence. Et en cas de décès, leurs veuves et leurs enfants mineurs continueront à percevoir leurs avantages financiers. Ce, selon un décret que va prendre le Premier ministre, détaille Politico.cd qui se demande si cela va suffire à convaincre Joseph Kabila.
 
De son côté, la MONUSCO demeure inflexible : «aucune issue n’est envisageable sans la mise en application de l’accord du 31 décembre», rapporte Cas-info.ca.

Elle croit toujours en la publication d’un calendrier électoral dans un bref délai, et estime que l’accord de la Saint sylvestre constitue un outil de référence majeur devant permettre à la RDC de sortir de la crise actuelle. Cette position est davantage motivée par le fait que les travaux de la réunion tripartite CENI, CNSA et gouvernement n’ont servi qu’à renforcer le doute au sujet de la tenue des élections. Quel media dit ça ? Ce n’est pas clairement attribué.  
 
Un doute que relaie Le Phare, en accusant la CENI d’avoir «déjà planté au Kasaï le décor du glissement».

Pour preuve, les opérations d’enrôlement des électeurs dans les provinces du Kasaï, du Kasaï Central et du Lomami (territoires de Kamiji et Luilu) piétinent. Le Phare s’appuie sur les statistiques fournies par la CENI elle-même, à la date du 2 octobre 2017, et rappelle que 172 centres seulement étaient ouverts sur les 1 736 prévus pour l’enregistrement des citoyens congolais en âge de voter. On note, à cet effet, que le Kasaï central se retrouve avec 128 centres d’identification opérationnels sur 914 tandis que le Kasaï ne compte que 44 centres en activité sur un total de 822.
 
De manière globale, la CENI n’a enrôlé, jusque-là, que 42 224 électeurs sur 1 563 988 attendus au Kasaï et 81 091 contre 1 554 634 au Kasaï Central, soit seulement 10 % de l’électorat potentiel de ces deux provinces. Environ 90 % de demandeurs de la carte d’électeur ne sont pas encore servis. Avec un taux moyen d’enrôlement qui tourne, pour le moment, autour de 10 % le mois, il est clair que les opérations de délivrance de la carte d’électeurs aux concitoyens en âge de voter et aux nouveaux majeurs ne pourraient pas être bouclées, techniquement, à la fin du mois de janvier 2018 comme annoncé, analyse le quotidien, qui voit déjà un «glissement».
 
En dépit de ces doutes, Forum des As reprend à la une les assurances du Premier minitre Bruno Tshibala : «Mon gouvernement fera tout son possible pour remplir toutes ses obligations en rapport avec l’organisation des prochaines élections telles que prévues dans l’accord du 31 décembre 2016».
 
Pour le Premier ministre, la CENI dispose maintenant de tous les éléments nécessaires pour préparer et publier, dans les plus brefs délais, le calendrier électoral en vue de paver et de baliser «le chemin qui va conduire le peuple congolais vers les meilleures élections de l’histoire récente de notre pays».