Assemblée nationale : le rejet de la pétition contre Aubin Minaku divise l’opposition et la majorité

 

Le rejet de la pétition contre le président de l’Assemble nationale – en l’absence de leurs auteurs - est diversement commenté par les parlementaires. Les députés de l’opposition décrient la tricherie d’Aubin Minaku, alors que ceux de la Majorité présidentielle brandissent le caractère urgent que revêtait le traitement de cette question. 

La pétition avait été initiée contre Aubin Minaku par les députés de l’opposition, qui l’accusaient d’avoir mal géré les motions de défiance contre deux membres du gouvernement. Les pétitionnaires disent avoir été surpris par la plénière du samedi, dont l’ordre du jour a été volontairement modifié séance tenante pour prendre à contre-pied les députés nationaux de l’opposition qui ont boycotté les plénières depuis quelques jours.  

Christian Mwando Simba, député membre du Rassemblement de l’opposition, soutient que le rejet de la pétition n’est qu’une forfaiture qu’Aubin Minaku a bien voulu entretenir pour détruire la démocratie au sein de l’hémicycle : 

«Le président [de l’Assemblée nationale] a usé de tromperie : il a marqué un faux ordre du jour pour empêcher ou ne pas voir l’opposition participer à la plénière. Le président devait de toutes les façons ne pas présider cette plénière qui concernait sa personne, selon le règlement intérieur. Il a présidé cette plénière, il a changé séance tenante l’ordre du jour, il s’agit d’une félonie pour détruire la démocratie». 

Lorsque le président du bureau de l’assemblée est mis en cause, l’alinéa 3 de l’article 26 du règlement intérieur prévoit en effet que la plénière soit convoquée et présidée par le membre preséant du bureau de l’Assemblée nationale. 

«Motions incidentielles intempestives» 

Cette pétition a été rejetée à la suite d’une motion incidentielle présentée par  François Nzekuye, député de la MP, estimant qu’il n’était pas admissible pour la Chambre basse du Parement de traite une pétition dont les auteurs boycottent la plénière : 

«Le règlement intérieur dit que nous devons traiter de telles démarches endéans 48 heures. Le bureau a fait d’urgence pour qu’on puisse traiter le plus vite  possible, pour donner droit à la demande des collègues, et eux-mêmes ont montré l’injure vis-à-vis de la plénière en étant absent pour une matière qu’eux-mêmes ont initiée». 

Cependant un autre élu de la majorité, Henri Thomas Lokondo, dit avoir voté contre cette motion pour s’opposer à «la caporalisation systématique des députés avec des motions incidentielles intempestives». Selon lui, ce type d’abus de la majorité «étouffe présentement tout débat républicain», surtout en matière de contrôle parlementaire.

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