Revue de presse congolaise de mercredi 29 novembre 2017.
Le débat sur la loi électorale est le sujet principal que commente la presse congolaise, mercredi 29 novembre. Certains médias scrutent à travers ce projet de loi, les stratégies de la MP pour garantir l’avenir politique de Joseph Kabila. D’autres voient en cette loi «un séisme», dont l’idée est de faire du PPRD, un parti unique en RDC. D’autres encore estiment que cette loi vise à mettre fin au «vagabondage politique» en RDC.
Commentant le projet de loi électorale, Le Potentiel se penche déjà sur l’avenir du président Joseph Kabila après le 23 décembre. Le journal déniche à travers ce texte, le plan B de la Majorité présidentielle (MP), qui est convaincue de l’impossibilité d’accorder un troisième mandat à son autorité morale, le chef de l’État Joseph Kabila.
Le quotidien révèle que ce plan se présente en deux phases, la première consiste à faire passer le projet de révision de la loi électorale, avant d’enclencher la seconde, où sera connu le dauphin, c’est-à-dire la personne qui portera la voix de la MP, plus précisément du PPRD, à la présidentielle du 23 décembre 2018. Un scenario à la Poutine qui n’exclut pas l’hypothèse de voir Joseph Kabila revêtir, en janvier 2019, l’étoffe de Premier ministre. Au sein de la MP, les calculs sont désormais faits dans ce sens, croit savoir le tabloïd.
Pour atteindre son objectif, la MP mise sur Corneille Nangaa, président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Il a été chargé d’une mission : retarder davantage le chronogramme électoral, en attendant que la MP trouve la parfaite combinaison pour garantir un avenir politique à son autorité morale, le président Joseph Kabila.
Le Phare qui analyse cette proposition de loi, y voit «un séisme» politique en RDC. Le nombre de partis politiques passerait de 600 à 10, prédit le journal.
Le quotidien fait d’abord remarquer que la MP avait déjà modifié la loi électorale en 2011, en apportant, entre autres nouveautés, l’élection du Président de la République en un tour unique au lieu de deux, la proportionnelle dans l’attribution des sièges à l’Assemblée Nationale. Elle vient encore d’initier un nouvel amendement de la loi électorale, en chantier. Celle-ci parle de l’introduction du seuil de 3% de représentativité en termes de suffrages pour obtenir un siège à l’Assemblée nationale.
L’adoption de ce texte aura certainement des conséquences sur certaines formations politiques, dissèque le quotidien. Si le PPRD, l’UDPS et l’UNC notamment, sont «tranquilles», il n’en est rien des partis politiques comme le Palu, le MLC, le MSR, l’AFDC, l’UNAFEC, l’UNADEF, l’ARC, ou encore le PDC, qui sont en ballottage.
7sur7.cd reprend le mécontentement exprimé par l'éphémère Premier ministre et leader du courant progressiste, Samy Badibanga. Il dénonce l’inconstitutionnalité du texte présenté par Shadary et crie à l’instauration du PPRD comme parti unique.
Pour Samy Badibanga, le seuil de 3% est inacceptable pour la jeune démocratie, car il vise, in fine, à perturber durablement le paysage politique de notre pays et à instituer un parti unique, une expérience malheureuse que la RDC a connu dans un passé récent et que notre peuple refusera contre vents et marées à expérimenter à nouveau.
Ce n’est pas l’avis de Forum des As, qui estime que cette loi vise à «décourager le vagabondage politique». Se basant sur les explications d’Emmanuel Ramazani, vice-premier ministre, et ministre de l’Intérieur, le quotidien fait remarquer que ce texte a aussi pour but de limiter les candidatures opportunistes des personnes qui, assumant des fonctions publiques ou détentrices de mandats politiques obtenus sur la liste de leurs partis, voudraient postuler en qualité d’indépendant en concurrence avec leurs partis politiques.
Par ailleurs, le patron de la territoriale a indiqué que la notion de regroupement des indépendants est envisagée dans le projet de loi sous examen dans le souci de ne pas exclure les indépendants au moment du calcul du seuil légal en vue de la répartition des sièges.
Ramazani Shadary met les députés d’accord, se rejouit pour sa part L’Avenir.
Le quotidien rappelle que ce texte de loi, plusieurs objectifs, entre autres, organiser le calcul de la répartition des sièges dans chaque circonscription sur la base du nombre des électeurs enrôlés, améliorer le système de la représentation proportionnelle des listes par l’introduction d’un seuil déterminé par un pourcentage, selon qu’il s’agit des élections législatives, provinciales, communales ou locales ; moraliser le comportement des acteurs politiques par le renforcement des conditions d’éligibilité des candidats aux différents scrutins ; maîtriser le nombre des élus locaux par la réévaluation du nombre d’électeurs enrôlés dans le calcul du nombre de sièges par circonscription ; clarifier les règles de fonctionnement du bureau de réception et traitement de candidature en cas des dossiers de candidatures non conformes, etc.
Le 23 décembre : le verrou de la communauté internationale
La Prospérité se penche quant à lui sur l’organisation des élections le 23 décembre 2018, et indique que «l’Onu verrouille le rendez-vous ! »
Maintenant que le 23 décembre 2018 a été fixé comme date des élections, les membres du Conseil de sécurité ont souligné «l’importance cruciale de veiller à ce que les élections ne soient pas reportées une nouvelle fois», écrit le quotidien qui s’appuie sur une déclaration du Conseil de sécurité publiée mardi 28 novembre.
Ce dernier estime qu’un « cycle électoral pacifique et crédible» est crucial pour la paix et une stabilité durables en RDC. Il a appelé les autorités congolaises et toutes les institutions concernées à prendre, sans tarder, toutes les mesures nécessaires pour que le nouveau calendrier soit scrupuleusement respecté.
Le Conseil de sécurité a par ailleurs rappelé l’importance de prendre des mesures urgentes pour restaurer la confiance entre les acteurs impliqués et désamorcer les tensions politiques. L’organe de décision des Nations unies note en particulier la nécessité de progresser immédiatement dans la libération des prisonniers politiques et le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales.
Pour sa part, le candidat déclaré à la présidentielle, Vital Kamerhe, accuse le pouvoir de faire montre “d’insouciance » et d’une gestion calamiteuse de la «misère » dans laquelle est plongée la population congolaise. Une information à retrouver sur Actualité.cd.
«Le deuil observé depuis longtemps par le peuple, c’est à cause d’un pouvoir qui travaille pour ses propres intérêts, ignorant la misère, la marginalisation et la paupérisation de la population, contrastant avec nos richesses incommensurables», a déclaré Vital Kamerhe, cité par ce site d’actualités générales.