RDC: HRW dénonce le recrutement des ex-M23 pour mater les manifestions anti-Kabila

Au moins 200 anciens rebelles du M23 ont été recrutés par des officiers supérieurs des forces de sécurité de la RDC pour réprimer et  étouffer toutes les manifestations contre le président Kabila en vue de le maintenir au pouvoir, a révélé  Human Rights Watch dans un rapport publié lundi 4 décembre. Selon l’ONG, le recrutement des ex-combattants du M23 a eu lieu entre octobre et début décembre 2016 dans des camps militaires et des réfugiés en Ouganda et au Rwanda.

Ce rapport de 78 pages est intitulé "Mission spéciale: Recrutement de rebelles du M23 pour réprimer les manifestations en République démocratique du Congo”. Il décrit et affirme détenir des  preuves des exactions perpétrées par les forces de sécurité congolaises ainsi que des ex-M23 recrutés en Ouganda et au Rwanda.

D’après le rapport, ces combattants ont tué au moins 62 personnes et arrêté des centaines d’autres pendant les manifestations à travers le pays, entre le 19 et le 22 décembre 2016.

Human Rights Watch renseigne qu’une fois en RDC, les recrues du M23 ont été déployées dans la capitale Kinshasa et dans les villes de Goma et Lubumbashi.

Ils ont reçu de nouvelles uniformes et des armes et ont été intégrés dans la police, l’armée et des unités de la Garde républicaine.

Leurs intégration et prise en charge étaient  facilitées par des  officiers supérieurs  de forces armées, dont bon nombre étaient issus de rébellions précédentes, soutenues par le Rwanda et qui avaient ensuite été intégrés dans l’armée congolaise.

Les combattants du M23 ont reçu des ordres explicites d’utiliser la force létale, y compris à « bout portant » si nécessaire, indique le rapport.

L’ONG rapporte aussi que bon nombre des combattants du M23 recrutés ont été renvoyés en Ouganda et au Rwanda à la fin du mois de décembre et au début du mois de janvier 2017. Cependant, poursuit le document, les forces de sécurité congolaises ont de nouveau recruté secrètement des combattants du M23 depuis le Rwanda et l’Ouganda entre mai et juillet 2017.

 

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