RDC : le vice-ministre Botakile accusé d’empêcher une décision judiciaire de délogement forcé

 
Le vice-ministre Noel Botakile est accusé d’empêcher par deux fois l’exécution d’une décision judiciaire de déguerpissement. L’avocat de la partie lésée l’accuse aussi de trafic d’influence dans un conflit parcellaire qui oppose deux membres d’une même famille : un grand-frère et une petite sœur.
 
Selon Me Felly Yanana, avocat de Mme Pauline Mpwekela, le vice-ministre a pris parti du grand-frère dont la fille est son épouse et s’est interposé à l’exécution du jugement rendu par le tribunal de grande instance de Kinshasa-Matete.
 
« Le tribunal de grande instance qui a rendu la décision en faveur de ma cliente a fixé que celle-ci puisse être exécutée le 14 février. Après que l’exécution a eu lieu, une heure après, le vice-ministre Botakile est descendu sur le lieu, accompagné d’un général, pour donner des ordres afin que les déguerpis rentrent dans la parcelle. Le 22 février, le tribunal a requis la force publique et est descendue pour faire le même travail, le même vice-ministre est descendu pour neutraliser tous les policiers commis par le commissariat provincial de la police, réinstaller les déguerpis en marge de toutes les décisions de justice », affirme Me Felly Yanana.
 
Empêchement d’une bavure judiciaire

 
Interrogé par Radio Okapi, le vice-ministre affirme qu’il est intervenu pour empêcher une bavure judiciaire du fait que cette affaire est devant la cour d’appel. Ce qui implique, selon lui, la suspension de la décision du premier juge. Noel Botakile déclare qu’il serait intervenu « même pour une tierce personne en tant que professeur en Droit et avocat de profession » pour assister quelqu’un dont les droits sont abusés.
 
« Ce jugement par défaut a été déféré en appel et la cour d’appel a pris l’affaire en délibéré. Et en droit, lorsqu’un jugement fait l’objet d’une procédure d’appel, l’exécution est suspendue. Ce que nous ne voulons pas, ce qu’une personne casse un exploit en bonne et due forme qui suspend la première procédure et que les autres parties qui attendent le délibéré du juge face à cette procédure soit sacrifiées et ne soient pas protégées par le loi », explique Noel Botakile.

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