Revue de presse du mercredi 11 avril 2018
Les journaux parus à Kinshasa s’intéressent notamment au feuilleton de la machine à voter et l’affaire du recrutement des mercenaires impliquant Moïse Katumbi.
La commission électorale sud-coréenne vient d’emboiter le pas au gouvernement de ce pays, en déclarant qu’elle n’apporte aucune garantie à ces appareils commandés et vantés par le président de la CENI, écrit La Tempête des Tropiques. Elle a « exprimé de sérieuses inquiétudes à propos de l’introduction obligatoire de ces machines en RDC malgré la situation politique instable et un environnement vulnérable, dont de faibles infrastructures électriques et l’état des routes, le fort taux d’illettrisme et le climat tropical qui peut conduire à un mauvais fonctionnement de ces machines.»
L’Avenir annonce : «Cas des doublons, mineurs, policiers, militaires et étrangers: la CENI porte plainte chez le PGR». Une délégation de la commission électorale conduite par son Vice-président Norbert Basengezi, s’est rendue auprès du Procureur général de la République, Flory Kabange Numbi, pour déposer une plainte officielle aux parquets aux fins des poursuites judiciaires contre les mineurs, policiers, militaires, étrangers et autres personnes qui se sont enrôlées plus d’une fois, selon le journal. Cette démarche est conforme aux dispositions des articles 8,9 et 45 de la loi portant identification et enrôlement des électeurs en République démocratique du Congo, affirme le quotidien.
Entre-temps, indique Le Potentiel, la Dynamique de l’Opposition qualifie de faux le fichier électoral «nettoyé». Pour cette plateforme politique, les chiffres publiés par la CENI ne concordent pas avec la réalité notamment en ce qui concerne le taux de progression de la population, précise le quotidien.
Le Phare rappelle que Martin Fayulu, le président de l’Ecidé et Coordonnateur de la Dynamique avait déjà démontré, dans un passé récent, au début des opérations de révision intégrale du fichier électoral, que les chiffres livrés par la CENI ne concordaient pas avec les données démographiques de l’Institut national de la statistique et ne répondaient pas aux standards internationaux. Pour cet opposant, il ne s’agit ni plus, ni moins que d’un montage grossier réalisé par la CENI, sans doute pour entretenir l’illusion d’être dans le délai par rapport à son calendrier.
«On peut aisément se rendre compte que le taux de progression de la population pendant dix ans, devrait être de 34 %, alors que la CENI, pour la même période, nous présente un taux moyen de 57%, avec des disparités inexplicables entre provinces (notamment le Sankuru avec 180 %, le Lualaba avec 85%, le Lomami avec 82%)», fait observer Martin Fayulu cité par le tabloïd.
Sur un autre chapitre, Le Potentiel titre : «Moïse Katumbi et l’affaire des mercenaires, Grave divergence entre la justice et les renseignements. » Véritable crise de perte de mémoire étalée par la majorité au pouvoir, écrit le journal, à force de s’acharner sur Moïse Katumbi « pour l’écarter définitivement de la présidentielle de décembre 2018. Entre la justice qui impute à Katumbi le recrutement des mercenaires à partir de 2014 et les services des renseignements qui remontent ces faits à 2015, il y a de graves contradictions qui dénotent d’un procès cousu sur du fil noir».
Forum des As reprend in extenso l’article de Jeune Afrique consacré à ce sujet. Le magazine précise que dans sa requête du 16 mars 2018 pour fixer l’audience dans cette affaire, le parquet général de la République situe les faits reprochés à Moïse Katumbi en 2014, «soit pendant qu’il était encore aux commandes de l’ex-province du Katanga».