Une quarantaine de militants du mouvement Lutte pour le changement (LUCHA) ont été interpellés mercredi 25 avril par la police dans la ville de Beni (Nord-Kivu), alors qu’ils étaient en pleine « marche pacifique », pour interpeller les autorités au sujet de l’insécurité et des massacres persistants dans la région. Entre-temps, les toutes les activités restent paralysées à la suite des journées ville morte décrétées par la société civile locale.
La marche des militants de la LUCHA, soutenus par plusieurs centaines de jeunes, est partie du quartier Bel Air de Ruwenzori, la commune la plus touchée par les cas de massacres et d’insécurité dans la ville de Beni. Au niveau du rond-point Nyamwisi, les manifestants se sont heurtés aux éléments de la police, qui les ont dispersés à l’aide des tirs des gaz lacrymogènes.
«On a arrêté une cinquantaine de personnes. Ça nous étonne du fait que nous avons un tel effectif des gens de services de sécurité alors que, lorsqu’il s’agit de sécuriser la population, cet effectif-là disparait », a fustigé un de ces jeunes.
De son côté, le commandant urbain de Beni, Colonel Safari Kazingufu, indique que la marche n’a pas été annoncée à l’autorité, ce qui aurait permis à la police de l’encadrer :
« Première des choses, ils se sont improvisés, parce que, moi en tant que commandant de la police, je n’étais pas informé et l’autorité ne m’avait pas informé. Quand on m’a dit qu’il y a des troubles sur la voie publique, j’ai envoyé les policiers, ils ont constaté que ce sont des gens de la LUCHA. Nous étions obligés de les disperser et de récupérer quelques-uns pour en savoir plus. On va les écouter, chercher comment les conseiller».
Par ailleurs, les trois journées ville morte décrétées depuis lundi par la société civile de Beni continuent d’être observées. Toutes les activités commerciales restent fermées, le transport urbain est très limité et les écoles ont fermé les portes depuis mardi. Cette opération vise à interpeller les autorités afin d’éradiquer le phénomène ADF dans la région.