Ituri : la présence des hommes armés dissuade les déplacés de rentrer à Djugu

La présence des hommes armés dans le territoire de Djugu (Ituri) dissuade certains déplacés de regagner leurs villages, a indiqué mardi 1er mai un chef local. Les villageois avaient abandonné leurs villages depuis les massacres de Djugu perpétrés au mois de janvier dernier.
 
« Des hommes armés circulent avec leurs armes : flèches, lances et machettes. Parfois ils arrivent en groupe de 5 ou 6. Ils disent qu’ils chassent du gibier, mais en réalité, ils font fuir les femmes qui se rendent dans leurs champs », a déploré ce chef local, qui a requis l’anonymat.
 
Des assaillants munis de fusils et d’armes blanches sont encore visibles dans certaines localités en territoire de Djugu, notamment vers la localité de Tchuki, dans le groupement Buku et Langbe, où des échanges de tirs ont été signalés le week-end dernier entre eux et les Forces armées de la RDC.
 
Certains chefs coutumiers et habitants plaident pour le désarmement de ces personnes, afin de favoriser le retour des déplacés et permettre aux retournés d’accéder à leurs champs. Vendredi 27 avril dernier, un groupe de militaires a été surpris par des tirs de ces assaillants vers Langbe, situé aux escarpements de Mont Bleu, affirment des sources militaires. Les Forces loyalistes qui étaient en patrouilles ont riposté et ces hommes ont fui.
 
Près de 18 000 déplacés du territoire de Djugu étaient hébergés aux sites de l’hôpital général de Bunia et de l’ISP au quartier Mudzipela outre ceux qui étaient dans des familles d’accueil. Certains avaient déjà commencé à regagner leurs villages.

Une première vague de 106 familles est rentrée au village de Katoto à environ 20 kilomètres au Nord de Bunia. Une seconde, constituée de 715 familles est rentrée à Tali, Tché, Largu, Blukwa et Mazé.
 
Fin avril, la Coordination de la Société civile de l’Ituri ne s’était pas montrée favorable au retour des déplacés de Djugu dans leurs milieux respectifs, estimant que les conditions sécuritaires n’étaient pas encore réunies dans plusieurs villages affectés par les atrocités.
 

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