Rutshuru : la société civile préoccupée par la détention prolongée des criminels sans jugement


 
Une centaine de présumés criminels dans la prison centrale de Rutshuru sans avoir été jugés. La société civile a dénoncé cette situation jeudi 14 juin. Ces détenus ne sont toujours pas jugés faute de tribunal militaire ou de moyens pour organiser les audiences foraines.  
 
Pour le président de la société civile de Rutshuru, Jean-Claude Mbabaze, il est tout simplement inacceptable que le gouvernement reste passif et laisse des ONG se démener seules face à cette problématique. « C’est inacceptable, c’est inadmissible ! Donc, l’Etat doit prendre ses responsabilités ! », a-t-il déclaré. Il s’étonne que l’Etat ne fasse pas cet effort de sanctionner les auteurs des crimes et décourager ainsi d’autres potentiels criminels.
 
« Nous pensons que s’ils sont jugés et condamnés ça va être une leçon pour d’autres criminels qui vont comprendre qu’on ne peut pas blaguer avec l’Etat, et on ne peut pas se jouer avec la vie de la population », a estimé Jean-Claude Mbabaze.
 
Il dit ne pas comprendre comment l’Etat peut manquer de moyens à mettre en œuvre pour que ces gens soient jugés, alors que la criminalité gagne chaque jour du terrain à Rutshuru.
 
La prison centrale de Rutshuru compte 134 détenus, dont 90 présumés criminels impliqués dans les enlèvements des habitants et des voyageurs. En avril dernier, cinq enfants avaient été ainsi kidnappés avant d’être tués atrocement ; les parents n’ayant pas pu payer la rançon demandée. Ce drame avait soulevé l’indignation de toute la population.

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