Forum des As : «Ignace Gata : ‘La machine à voter ne votera pas’»

Revue de presse de mercredi 29 août 2018

La dernière réunion du conseil de sécurité de l’ONU consacrée au suivi du processus électoral en République Démocratique du Congo continue d’alimenter la presse congolaise.

Forum des As donne la parole au représentant permanent de la RDC à l’ONU, Ignace Gata Mavita qui a tenté d’apaiser le conseil de sécurité sur les inquiétudes qui entourent l’utilisation de la machine à voter par la Commission électorale (CENI).

« "C’est pour renforcer la confiance et dissiper le doute, que la CENI a entrepris depuis plusieurs mois une campagne de sensibilisation et de vulgarisation sur l’utilisation de cette imprimante", a affirmé Ignace Gata. L’ambassadeur de la RDC à l’ONU n’a pas manqué de rappeler que la machine à voter ne votera pas en lieu et place de l’électeur. "Son rôle est plutôt d’imprimer le bulletin de vote que l’électeur sera appelé à glisser dans l’urne" », a-t-il souligné.

Sur la question du financement des élections, Forum des As précise que le représentant de la RDC a exprimé la volonté du Gouvernement de « poursuivre les efforts engagés pour conduire le processus jusqu’à son terme. Pour ce faire, il est convaincu que le pays reste ouvert aux apports d’autres partenaires, pourvu que ceux-ci soient sans conditionnalités et se fassent dans le respect de sa souveraineté ».

Parlant de la souveraineté, Cas-info.ca cite Nikki Haley, l’ambassadrice américaine à l’ONU qui a déclaré au cours de cette réunion du Conseil de sécurité : « Nous respectons la RDC en tant qu’État membre souverain des Nations unies. Mais cela ne peut qu’éveiller des soupçons lorsque le gouvernement congolais refuse l’aide qui aiderait à faire d’élections libres, équitables et crédibles une réalité, tout en continuant à accepter l’aide humanitaire que beaucoup d’entre nous continuons de lui donner. ».

Si à l’unanimité, le Conseil de sécurité a émis le souhait de voir le gouvernement de la RDC permettre particulièrement à la Monusco d’apporter son soutien logistique à la CENI, les États-Unis ont invité une fois de plus le président Kabila à se montrer coopératif en vue des élections libres, équitables et crédibles, rapporte pour sa part Le Potentiel.

C’est que, vu de Washington et de New-York, commente le journal, le président Joseph Kabila passe à la fois pour le problème et la solution dans la bonne tenue de scrutins de décembre 2018. De toutes les façons, les États-Unis ont prévenu : « L’histoire jugera favorablement la décision du Président Kabila [de ne pas briguer un troisième mandat] si elle conduit à des élections libres, équitables et crédibles qui se traduiront par une démocratie durable pour le peuple congolais ».

Le Phare est lui d’avis que la réunion à l’ONU sur le processus électoral congolais relevait plutôt de la « guerre des éléphants ! »

A la lumière des positions diamétralement opposées soutenues par les Etats-Unis et la France face à la Chine et à la Russie, tout porte à croire que l’on s’achemine vers la « guerre des éléphants » entre les fameux blocs « Ouest » et « Est », écrit le journal.

« Pendant que les représentantes américaines et françaises dénonçaient la non inclusivité des élections avec l’exclusion de six candidats à la présidentielle par la Ceni, leur opacité avec la très suspecte machine à voter et un fichier électoral pollué ainsi que la non décrispation politique, leurs homologues de la Chine et de la Russie, avec l’appui de celui de la Bolivie, ont entonné en chœur le refrain de Kinshasa sur la non-ingérence dans les affaires internes congolaises. Ils ont même fait monter la tension d’un cran en soutenant que « les élections n’étaient pas la panacée » pour régler la crise politique congolaise », rapporte Le Phare.

Ainsi, certains observateurs pensent que, sous le couvert de l’exigence d’élections inclusives et transparentes pour le bloc « Ouest », et du respect de l’indépendance et de la souveraineté de la RDC pour le bloc « Est », le grand Congo se trouve en réalité au centre d’enjeux cachés ayant pour toile de fond ses fabuleuses ressources naturelles, suppute Le Phare. Et le journal de conclure : « Le peuple congolais va savoir, d’ici décembre 2018, si le grand Congo est à vendre ou pas ».