Revue de presse de ce vendredi 20 juin 2025
Ce vendredi, les médias congolais reviennent sur le document qui a été paraphé par les experts de la RDC et du Rwanda, en vue de la signature de l’accord de la paix. Ils s’intéressent aussi à l’élection du président de la Cour constitutionnelle qui intervient aujourd’hui.
Mercredi 18 juin, des experts congolais et rwandais, réunis à Washington aux États-Unis, ont conclu un accord préliminaire de paix censé tourner la page de décennies d’instabilité dans l’est congolais, rapporte Ouragan.
Fruit de trois jours d’intenses discussions, le texte préparatoire jette les bases d’un futur document global. Il attend maintenant la validation politique des ministres des Affaires étrangères de deux pays, prévue le 27 juin, toujours dans la capitale fédérale américaine, précise le tri hebdomadaire.
Les principaux engagements, détaille Africa News, sont le respect de l'intégrité territoriale, interdiction des hostilités, désengagement, désarmement et intégration conditionnelle des groupes armés non étatiques, la facilitation du retour des réfugiés, l’accès humanitaire et le cadre d'intégration économique régionale.
Les espoirs de la coalition AFC/M23 s’effondrent alors que la RDC et le Rwanda, sous pression américaine, viennent de parapher à Washington un pré-accord historique pour une paix durable dans les Grands Lacs, commente Eco News qui titre « Kigali et Kinshasa fument le calumet de la paix: Requiem pour l’AFC/M23 ». Un revers stratégique pour les rebelles, dont le principal soutien, Kigali, se plie désormais aux exigences des États-Unis, explique le tabloïd.
Allant dans le même sens, Info 27 estime qu’avec cet accord, le compte à rebours est lancé pour l’AFC/M23 et ses commanditaires. Il scelle l’échec de toutes les manœuvres qui visaient à faire échouer ce processus. Pour Kinshasa, c’est une victoire diplomatique décisive et pour Corneille Nangaa et ses hommes, le piège se referme, résume le journal.
Pour Le Potentiel, cet accord, censé mettre fin à des années de tensions et de violences dans la région des Grands Lacs, suscite toutefois de nombreuses interrogations. Au cœur des préoccupations : le devenir du groupe rebelle Alliance du Fleuve Congo – M23, actif dans l’Est de la RDC. Est-il le grand absent ou le pion sacrifié, s’interroge le quotidien.
De son côté, indique La Prospérité, Denis Mukwege exprime des profondes réserves sur les négociations en cours entre la RDC et le Rwanda. Tout en réaffirmant son attachement à toute initiative en faveur d’une paix juste, durable et respectueuse des droits des populations civiles, note le média, il dénonce cependant le caractère vague, opaque et non inclusif des négociations.
De son côté, Nzanga Mobutu, président national du parti politique UDEMO salue cet accord à travers lequel la population de l'Est du Congo retrouvera sa quiétude, rapporte Mediacongo.net.
La plus grande victoire de cet accord, c’est la réaffirmation de la souveraineté et de l’intangibilité des frontières de la RDC. Ce point dissipe les craintes de la balkanisation qui menace le pays avant, pendant et après l’indépendance, note Forum des As qui reprend les propos de Moïse Moni Della.
Congo Nouveau fait remarquer le fait selon lequel l’intégration des rebelles dans l'armée, évoquée dans cet accord, inquiète.
S’il est vrai que cet accord concerne la RDC et le Rwanda, nombreux sont des Congolais qui pensent que la dynamique interne ne devrait pas être oubliée, si on veut définitivement mettre un terme à cette guerre injuste, analyse Le Quotidien. C’est dans ce sens qu’ils pensent que l’initiative des évêques de la CENCO et des pasteurs de l’ECC devra être intégrée, pour cimenter une paix durable en RDC.
Election au sein de la Cour constitutionnelle
Dans un autre registre, Congo Nouveau revient sur l’élection à la Cour constitutionnelle de la RDC et se pose la question suivante : Qui succèdera à Dieudonné Kamuleta ? Aujourd’hui, vendredi 20 juin, la Cour constitutionnelle de la RDC va élire un nouveau président à l’issue d’un vote à huis clos, rappelle le trihebdomadaire.
Les enjeux sont de taille au regard de la responsabilité politique, judiciaire et sociale qu'assume cette Haute cour, commente Le Quotidien qui estime les trois ans de Kamuleta se résume en un mandat de transformation.