La Tempête des Tropiques : « Pris au piège des embouteillages, les Kinois au bord de l’épuisement mental »

Revue de presse kinoise du jeudi 27 novembre 2025.

La plupart des journaux kinois de ce jeudi reviennent sur les difficultés à se déplacer dans la ville de Kinshasa, où les embouteillages quotidiens n’épargnent ni les corps ni les esprits, révélant l’impasse d’une urbanisation menée trop longtemps à l’aveugle.

A Kinshasa, souligne La Tempête des Tropiques, les interminables files de voitures ne constituent plus seulement un problème de circulation : elles sont devenues un véritable fléau pour la santé mentale et l’énergie des habitants, confrontés quotidiennement à un stress devenu chronique. Dès 7 h 30, précise le quotidien, le boulevard Lumumba ressemble à une immense file d’attente sans fin, ponctuée de klaxons stridents, de chauffeurs nerveux et de passagers épuisés. Une journée qui n’a pas encore commencé semble déjà exténuante. Pour beaucoup de Kinois, ces trajets interminables sont devenus une épreuve psychologique à part entière.

Selon Infos 27, la ville de Kinshasa, mégalopole de près de 20 millions d’habitants, suffoque sous des embouteillages devenus un rituel d’épuisement collectif. Ce tabloïd estime que cette crise silencieuse n’est pas une fatalité, d’autant que d’autres villes africaines, autrefois confrontées aux mêmes dérives, ont su se réinventer en s’appuyant sur des choix clairs et des modèles éprouvés. Infos 27 cite des villes comme Rabat, Dakar ou Abidjan, qui ont transformé leurs contraintes en leviers de modernisation. Kinshasa, elle, dispose d’un atout majeur : un fleuve immense encore sous-exploité, capable de devenir un véritable axe de mobilité et de respiration urbaine.

Hormis la circulation, fait remarquer Forum des As, une scène familière se répète dans plusieurs quartiers de Kinshasa à chaque pluie diluvienne : des rues se transforment en cours d’eau, et les habitants peinent à naviguer dans ces courants improvisés. Ce quotidien souligne qu’au-delà de l’aspect visuel, la réalité est claire : des systèmes de drainage inadéquats, une urbanisation rapide et une mauvaise gestion des déchets continuent d’exposer la capitale à des risques importants d’inondation.

Entre-temps, signale La Référence Plus, le Cabinet du Président de la République a dépêché une délégation chargée d’évaluer les opérations du Fonds National d’Assainissement de Kinshasa (FONAK). Ce fonds, censé lutter contre la dégradation environnementale de la capitale, fait l’objet de critiques croissantes : financements opaques, retards de chantiers et impact quasi inexistant sur l’insalubrité qui gangrène Kinshasa.

Terminons avec AfricaNews, qui estime que le moment est crucial à l’Hôtel de Ville de Kinshasa, car le gouverneur Daniel Bumba fait actuellement l’objet de deux audits parallèles, tous deux axés sur la gestion financière de la capitale. La situation semble particulièrement préoccupante. Cet hebdomadaire rapporte que le premier audit, impulsé par une mission de contrôle du vice-Premier ministre de l’Intérieur, vise à faire la lumière sur les finances de Kinshasa depuis 2024, en évaluant l’exécution des marchés publics ainsi que l’état d’avancement des travaux en cours. Simultanément, une autre mission d’audit, également ciblée sur le gouverneur, a été mise en place depuis le 22 novembre à l’initiative du Cabinet du Président de la République pour réaliser une évaluation approfondie des opérations du FONAK. Pour AfricaNews, ces deux missions délicates interviennent peu après l’exaspération du Président de la République face à l’état de saleté alarmant qui caractérise la ville-province de Kinshasa.