RDC : la société civile de Beni prolonge les journées ville morte


 
La société civile a décidé de prolonger les journées ville morte, débutées lundi 24 septembre, sur une période d’une semaine. A l’issue d’une réunion de toutes ses composantes, les forces vives de Beni ont exigé la présence, sur place à Beni, du ministre de la Défense et de son collègue de l’Intérieur pour évaluer ensemble avec la population de Beni, les retombées des opérations militaires contre les ADF dans la région.
 
« A partir de ce lundi jusqu’au vendredi, il n’y aura pas d’activités. Donc, nous serons toujours dans les journées de deuil. Et, au même moment, la société civile exige aux autorités, notamment aux ministres de la Défense et de l’Intérieur, de venir à Beni afin d’évaluer ensemble avec la population les opérations militaires pour qu’on puisse prendre les dispositions utiles pour que les massacres puissent prendre fin», a déclaré Kizito Bin Hangi, le président de la société civile de Beni.
 
Il a par ailleurs condamné le comportement de la police. « A la société civile, alors que l’on était en pleine réunion, on a été surpris d’être victime d’une bombe lacrymogène jetée par un major de la police », a affirméKizito Bin Hangi.
 
De son côté, le commandant de la PNC ville de Beni indique que la police n’a pas jeté de gaz lacrymogène sur la société civile, mais que les agents de l’ordre sont allés plutôt dégager la route qui était barricadée, près du bureau de cette structure citoyenne.

« C’est accentuer la misère de nos populations »

Les journées ville morte ont commencé lundi à Beni. A cette occasion, membres de la société civile, étudiants et militants de la LUCHA ont marché pour dénoncer les attaques à répétition dans cette partie du Nord-Kivu et « silence complice des autorités congolaises et de la communauté internationale. »
 
Cette démarche de la société civile n’est pas partagée par le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku. Celui-ci reconnait la peine qu’éprouvent la population de Beni et les familles des victimes de l’attaque de samedi 22 septembre, qui a couté la vie à 18 personnes, mais il dit ne pas partager l’idée d’organiser des journées ville morte. Selon lui, cette opération ne va qu’accentuer les souffrances de la population. 

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