RDC: une enquête parlementaire sur le conflit de Djugu

Une délégation des députés nationaux venue de Kinshasa séjourne en Ituri depuis lundi dernier pour « évaluer le travail du Gouvernement dans le territoire de Djugu. » Les parlementaires veulent bien comprendre pourquoi la situation sécuritaire s’y dégrade davantage, a expliqué le chef de la délégation, Médard Autsai Assenga. Cependant, des acteurs politiques et de la société civile jugent inopportune cette mission, estimant que « la situation de Djugu est très bien connue du pouvoir central. »
 
Environ dix députés nationaux sont à Bunia. Cependant, plusieurs acteurs locaux ne croient pas en cette mission. Pour Luc Malembe, membre de l’opposition politique, il s’agit d’une simple promenade pour ses parlementaires :
 
« Avant eux, deux ministres de l’Intérieur étaient ici ; deux conseillers du chef de l’Etat étaient ici, le chef de l’armée nationale était ici. Le chef de la police… beaucoup de hautes personnalités ont évalué la situation de Djugu ! C’est une promenade des députés qui veulent venir se faire de la santé politique. »
 
La même désolation est exprimée par la présidente de l’Union des associations culturelles et de développement de l’Ituri (UNADI), Claudine Nzeni. « Seize députés en Ituri ! Avec les frais de transport, les frais de mission. Avec tout l’argent mis à leur disposition, s’il n’y a pas de vrais résultats, ça serait une promenade de santé !», a-t-elle estimé.
 
Le député provincial Pierre Claver Bedidjo, qui a adressé une lettre ouverte au ministre de la Défense nationale rappelle que l’armée n’a qu’à imposer l’ordre à Djugu.« Nous comptons sur l’Armée pour remettre définitivement l’ordre dans le territoire de Djugu ! », a affirmé l’élu provincial.
 
De son côté, Médard Autsai appelle à tout le monde à faire confiance à sa délégation. Selon lui, « la population peut attendre toutes les propositions qui vont être faites et envoyées à la haute hiérarchie pour que certaines dispositions soient prises ! »
 
Le conflit armé qui sévit à Djugu a déjà causé des centaines de morts, dont des soldats et des officiers de la police et des FARDC ; sans que les vrais assaillants ne soient clairement identifiés jusqu’à ce jour.

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