RDC : marche de l’opposition contre la machine à voter

L’opposition a organisé vendredi 26 octobre une marche à travers quelques villes de la RDC pour exiger le retrait de la machine à voter prévue pour les élections du 23 décembre 2018.

A Kinshasa, cette marche a démarré sous les coups de 10h45’. Des milliers des manifestants brandissaient les drapeaux de leurs formations politiques. Ils tenaient également des banderoles avec effigies des leaders de l’opposition sur lesquelles on pouvait lire : « Oui aux élections ! », « Non à la machine à voter ! », « Tout doit changer ! »…
Aucun incident n’a été enregistré lors de cette marche animée avec fanfare et encadrée par la Police nationale congolaise (PNC). Celle-ci était visible depuis la place de l’Echangeur, point de départ, jusqu’à place de la démocratie, point de chute de la marche.

A la 7ème rue Limete ainsi qu’au croisement des boulevards Lumumba et Sendwe à la hauteur de la station ex-COHYDRO, la police avait posté des véhicules anti-émeutes avec beaucoup de policiers.

La sécurité a été renforcée à la permanence PPRD Sendwe et au croisement de l’avenue Kasa-Vubu et le Boulevard Sendwe, non loin du quartier des partis politiques de l’opposition dans la commune de Kasa-Vubu en face du stade des Martyrs.

Outil informatique brûlé à Goma 

A Goma, la manifestation des regroupements politiques de l’opposition accompagnés des mouvements prodémocratie s’est aussi déroulée sans incident. Un déploiement important de la police a encadré cette manifestation, qui a eu comme point de chute le siège de la CENI, où un mémorandum a été lu et déposé.  
Partis, sous le coup de 9 heures 30 locales du rond-point Signers au centre-ville, les manifestants arboraient des drapeaux ou calicots avec comme principal message : « Oui aux élections mais Non à la Machine à voter ».

« La machine à voter est venue contrairement aux prévisions légales. Et c’est pourquoi, nous devonsdire à la population que cette machine est une guerre que Corneille Nangaa vient d’imposer à la population congolaise », a déclaré le député Kakule Saasita, porte-parole des regroupements politiques de l’opposition, initiateurs de cette manifestation.
Après la lecture du mémorandum devant les cadres de la CENI, les manifestants ont brûlé un outil informatique, symbole selon eux de la machine à voter qu’ils refusent. 
Félicitation à la police de Bukavu 

Les militants de l’opposition au Sud-Kivu ont également marché sans incident sur les artères principales de la ville de Bukavu ce vendredi dans l’avant-midi. La police a été mise à contribution pour encadrer la marche en vue d’éviter tout cas de débordement. Un mémorandum invitant la CENI à renoncer à l’utilisation de la machine à voter a été déposé au secrétariat provincial exécutif de la CENI Sud-Kivu après la procession.
« Nous sommes très contents de la manière dont la marche est encadrée. On est là avec la police, ça se passe bien. Si ça se passait ainsi par le passé, on n’aurait pas assez de problèmes avec les autorités », a déclaré un des manifestants.   

Répression à Kisangani 

A Kisangani (Tshopo) par contre, la marche pacifique projetée par le collectif des partis politiques de l’opposition n’a pas eu lieu, parce qu’interdite par le maire de la ville. Cette décision a provoqué la protestation des dirigeants et militants des partis politiques, membres de l’opposition.
Les militants de l’opposition se sont rassemblés à la hauteur de la maison colorée non-loin du marché central, point de départ de la marche annoncée par leurs partis. Mais la police ne les a pas laissés lancer la marche.

L’organisation de cette marche pacifique avait été annoncée au maire en date du 23 octobre dernier dans une correspondance des dirigeants des partis politiques de l’opposition de la Province de la Tshopo. Jeudi vers 19 h00, le maire de la ville les a appelés dans son bureau pour leur signifier l’interdiction de cette marche, a déploré Paulin Maembo, président fédéral du MLC et l’un des organisateurs.

Motif évoqué par l’autorité urbaine : un autre parti politique avait sollicité l’organisation d’une marche pacifique pour soutenir l’utilisation de la machine à voter. « Des raisons qui ne tiennent pas débout », selon l’opposition.

Jusqu’à la mi-journée, les forces de l’ordre étaient toujours déployés dans certains lieux stratégiques de la ville.

Confusion à Mbuji-Mayi

La marche initialement annoncée par l’opposition devait se muer en meeting populaire, sur demande de la mairie. Mais ce matin, l’esplanade de la Poste, lieu prévu pour le rassemblement, a été inaccessible, la police ayant été la première à prendre possession de l’endroit.

Finalement il n’y a eu ni marche, ni meeting, ce vendredi 26 octobre dans cette ville du Kasaï-Oriental. Les personnes qui se sont retrouvées à la poste disent avoir été congédiées par les éléments de la police. Leurs leaders invités à rencontrer le maire à son cabinet. Après des échanges de près d’une heure, le maire annonce que les manifestants ont l’autorisation de marcher jusqu’à la CENI et à la MONUSCO où ils devront déposer leur mémorandum.

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