Dix ans après les massacres des civils à Kiwanja, le Centre d’observation des droits de l’homme et d’assistance sociale (CODHAS) demande au gouvernement congolais et à la communauté internationale de mettre sur pied une commission d’enquête indépendante. L’objectif est d’établir les responsabilités des auteurs des massacres, rendre justice et obtenir réparation pour les victimes.
Entre le 4 et le 5 novembre 2008, au moins 140 personnes avaient été tuées lors des combats armés entre Maï-Maï et combattants du CNDP de Laurent Nkunda, dans la cité de Kiwanja, dans le territoire de Rutshuru.
« Quand les combattants du CNDP ont occupé la cité de Kiwanja, le 29 octobre 2008, le 4 novembre, les Maï-Maïont réussi à les chasser. Pendant ce temps [NDR : les miliciens] ont tué les gens, ils ont violé les femmes et ils ont aussi pillé », a rappelé Hervé Nsabimana, coordonnateur de CODHAS.
Très tôt le matin du 5 novembre, a-t-il poursuivi, les combattants du CNDP s’étaient réorganisés et avaient lancé à leur tour une attaque sur la cité de Kiwanja, chassant les Maï-Maï.
Les combattants du CNDP ont eux aussi « commis de crimes graves ! Ils ont aussi pillé et enlevé d’autres personnes dans la même cité. Et ils ont opéré de 6 heures, jusque tard dans la soirée », affirme Hervé Nsabimana.
Le CODHAS attend qu’il y ait une enquête indépendante, « de manière officielle, et qui doit aboutir à des poursuites judiciaires. Le gouvernement devrait se saisir de cette affaire et essayer de mettre en place une commission qui va établir les responsabilités des auteurs de ces crimes ».