La Prospérité : « Martin Fayulu, c’est très mal parti »

Revue de presse du mardi 13 novembre 2018.

Vingt-quatre heures après la désignation de Martin Fayulu comme candidat commun de l’opposition, Vital Kamerhe de l’UNC et Félix Tshisekedi de l’UDPS se sont désengagés de l’accord de Genève. C’est le sujet principal que commente la presse congolaise, mardi 13 novembre 2018.

A Genève, le duo Katumbi-Bemba a torpillé les candidats Félix Tshilombo Tshisekedi et Vital Kamerhe. Ce que les bases respectives de l’UDPS et de l’UNC rejettent, sans concession, ni fioriture, renseigne La Prospérité, qui affirme que « c’est mal parti pour l’opposition ».

En effet, explique le quotidien, le risque était grand pour Katumbi, Bemba et Muzito de voir un des deux favoris prendre des galons à leurs dépens, même en qualité de chef de l’opposition en cas de défaite honorable face à Emmanuel Ramazani Shadary, un véritable bulldozer soutenu sans faille par le FCC.

Le choix de Fayulu ne fait pas consensus, loin s’en faut. Les manifestations de contestation à l’UNC comme à l’UDPS aile Limete auront plus qu’annoncé les couleurs d’un avenir en dents de scie au sein de l’opposition, analyse le tabloïd.

« Triste fin d’un marché de dupes ! », s’exclame Forum des As, qui fait parler un analyste politique, identifié par les initiales BHL. Pour lui, les militants des grands partis historiques comme l’UDPS/T ou l’UNC bien implantés dans le pays sont furieux de voir leurs leaders se déculotter de la sorte « pour les beaux yeux des blancs » et le font savoir bruyamment, poussant Felix Tshisekedi et Vital Kamerhe à un rétropédalage honteux.

« Un reniement, une contestation culturelle et rituelle d’une décision prise pourtant… sans machine à voter et qui met en relief la valeur de leurs projets de contester celle-ci. Les manipulateurs occidentaux viennent de planter le décor d’une diversion destinée à contrarier le processus électoral congolais », accuse l’analyste.

Pour sa part, L’Avenir ironise : « Etienne Tshisekedi est vraiment mort ».

Son rejeton, Félix Tshilombo Tshisekedi partant favori même à la lumière du sondage BERCI après avoir été rondement intronisé président du parti de papa, n’a pas réussi à décrocher la candidature commune de l’Opposition. Ce, malgré les vociférations des caciques de cette formation politique qui n’ont eu de cesse de lancer force fatwas et oukases dans les médias et les réseaux sociaux, se moque le journal.

Pour le quotidien, la vantardise a fait un flop et c’est un tout autre acteur politique à la tête d’une formation presque insignifiante sur l’échiquier politique qui a raflé la mise. La gifle politique est là. Sacrilège !

Face à cette situation, Cas-info.ca se pose 36 questions : que va devenir le candidat commun Fayulu que les deux poids lourds de la coalition viennent purement et simplement de déplumer ? Le député de l’Écidé bénéficie encore du soutien de l’ancien ministre des Finances, Freddy Matungulu ? Mais pour combien de temps ? Avec quel impact ? Autre question : que vont faire Jean-Pierre Bemba et surtout Moise Katumbi ?

« J’ai eu Jean-Pierre Bemba au téléphone, j’ai eu Adolphe Muzito, j’ai eu Moïse Katumbi et j’ai eu Freddy Matungulu, nous étions à 7 et là, les 5 confirment leur engagement. Donc l’accord n’est pas caduc », répond Martin Fayulu sur les colonnes de 7sur7.cd

L’accord ne peut pas être caduque parce que le peuple congolais nous a demandé de ne pas les trahir. Ceux qui veulent le trahir libre à eux, et c’est eux qui seront confrontés à la population, ajouté le candidat commun, Martin Fayulu.

Toutefois, il se dit déçu des décisions prises par Vital Kamerhe et Félix Tshisekedi de retirer leurs signatures, fait constater Congoprofond.net

« Nous accusons Kabila de ne pas respecter les textes, alors que nous dans l’opposition nous sommes incapables de les respecter aussi. Et c’est vraiment grave », se désole-t-il.

Pour sa part, Freddy Matungulu, maintient son engagement en faveur de Martin Fayulu comme candidat commun de l’opposition. Il a même commencé à mobiliser sa base, indique Actualité.cd

Zoom-eco.net revient sur la raison du désengagement de Félix Tshisekedi : la pression de la base.
« Toute mon œuvre repose sur ma base. Si je suis allé à Genève, c’est quelque part avec son aval. Car, il était question de trouver un accord pour la désignation d’un candidat commun », explique le président de l’UDPS.

Pour sa part, Vital Kamerhe a évoqué la décision de la direction politique de son parti, qui s’est réuni d’urgence hier à Kinshasa, sans lui, qui a rejeté l’accord de Genève, explique Le Phare.

Le président de l’UNC a indiqué avoir suivi, avec le maximum d’attention, toutes les manifestations de colère de ses militants à la suite de sa signature du communiqué final ayant sanctionné la réunion de Genève.

Loin de ces raisons, Le Potentiel voit plutôt une main noire et affirme qu’il n’était pas à l’avantage de la Majorité au pouvoir de voir l’opposition se mettre d’accord pour désigner un candidat commun.

Pourtant, dimanche dernier à Genève (Suisse), sept leaders de l’Opposition sont parvenus à mettre de côté leur passion en se choisissant celui qui portera les couleurs de l’Opposition en décembre prochain. Mais, 24 heures après, tout a basculé. Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe ont fait volte-face en retirant leur signature, sous la pression, disent-ils, de leur base. Une main noire est passée par là, suppute le quotidien.