Meurtre des experts de l’ONU au Kasaï: un document présente Jean Bosco Mukanda comme un chef milicien

Un nouveau document apporté par le ministère public à l’audience de jeudi au procès des présumés meurtriers des experts de l’ONU atteste que Jean Bosco Mukanda était un chef milicien. Ce que l’ancien témoin vedette devenu prévenu dans ce procès a toujours nié. Ses avocats allèguent que ce document ne prouve pas qu’il était un responsable de la milice.

Compte-rendu d’audience

Le document présenté par le ministère public est le compte-rendu d’une réunion de la société civile à laquelle participe une trentaine de personnes : enseignants, responsables d’école, responsables d’églises. La rencontre a lieu le 13 février 2017 dans la salle paroissiale de Bunkonde. On y discute de la reprise des cours dans les écoles de cette cité qui est alors aux prises à l’activisme des miliciens.

D’ailleurs, ces derniers participent également à la réunion. Sur la liste de présence qui accompagne le compte-rendu, dans la colonne fonction, on découvre le terme «élément» qui accompagne certains noms. Un terme qui signifie milicien.

Le ministère public fait alors remarquer que le nom de l’ancien témoin vedette figure sur cette liste: Mukanda Mbuyangandu. Juste à côté la fonction: «préso élément». Traduction : président des miliciens. Pour le colonel Muwau, ce document est bien la preuve que Jean Bosco était bien le chef de la milice. Et c’est à ce titre qu’il a été convié à cette réunion.

Le ministère public révèle que le compte-rendu cite même des propos tenus au cours de la réunion par Mukanda qui conditionne la reprise des cours, demandant que les policiers et les militaires «ne dérangent pas les miliciens».

Interrogé par le tribunal au sujet de cette rencontre, Jean Bosco Mukanda reconnait avoir participé à cette réunion mais il affirme que l’écriture qui inscrit son nom et sa signature sur le compte-rendu n’est pas la sienne.

Ses avocats allèguent, en outre, que ce document ne prouve rien. «Est-ce que c’est une réunion des miliciens ? Est-ce que c’est ça notre participation au meurtre de deux experts ?», s’interroge Me Joseph Biduaya.

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