A Genève, la RDC met en avant ses efforts pour lutter contre les violences sexuelles

La République démocratique du Congo (RDC) a réitéré mardi 9 janvier à Genève devant le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) sa détermination à mener une politique de tolérance zéro face aux violences sexuelles.

« Beaucoup d’officiers militaires croupissent aujourd’hui en prison parce qu’ils ont été condamnés pour viols ou pour complicité de viols », a déclaré Marie-Ange Mushobekwa, la ministre congolaise des Droits humains lors de l’examen du huitième rapport périodique de la RDC devant le comité mardi à Genève.

Mme Mushobekwa a rappelé que le viol est considéré en RDC comme un crime de sang ne pouvant faire l’objet d’amnistie.

Mais sur le terrain, le problème demeure. A cet égard, la ministre note que les femmes victimes de viols ont toujours peur de porter plainte, du fait des difficultés administratives inhérentes à cette démarche et de la stigmatisation encore attachée à la qualité de victime. Dans ces conditions, « des bourreaux circulent toujours librement », a reconnu la Mme Mushobekwa.

Rompre le silence

Le ministère du Genre de la RDC sensibilise les femmes pour qu’elles rompent le silence et pour permettre ainsi de sanctionner les coupables, a ajouté Mme Mushobekwa en réponse aux questions posées par les experts du CEDAW, notamment concernant les mesures prises par Kinshasa pour mettre fin aux violences et pour la lutte contre l’impunité.

A Genève, la délégation congolaise a également indiqué avoir accepté la création d’un fonds de dédommagement des victimes de la violence et des viols. Mais, vu la faiblesse du budget national et le nombre des priorités – au tout premier rang desquelles figure la sécurité nationale face à neuf pays voisins dont certains abritent des groupes armés –, les moyens manquent pour l’instant pour créer cette structure, a expliqué la Ministre.

La délégation congolaise a admis qu’il faudrait beaucoup de temps pour faire entrer dans les esprits que le viol ne doit pas être utilisé comme une arme de guerre.

Devant le CEDAW, la RDC a affiché sa détermination à bâtir, avec tous les acteurs, une société sans discrimination, où les hommes et les femmes, les filles et les garçons auront les mêmes chances de participer à son développement. C’est dans ce contexte que Kinshasa a mis en exergue le recul des mariages précoces et de la « baisse notable de la natalité ».

Concernant la participation et la représentation des femmes, la délégation congolaise a également indiqué que les femmes sont désormais plus nombreuses dans des professions qui étaient autrefois le domaine des hommes, de même que dans la vie politique. La délégation a relevé, à cet égard, une évolution profonde des mentalités face aux ambitions des femmes, de même que l’importance de la passation pacifique de pouvoir au sommet de l’État qui est intervenue récemment.

Avec ONU Info.

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