Meurtre des experts de l’ONU : le ministère public demande que l’affaire soit portée à la Cour militaire de l’ex-Kasaï-Occidental

Le procès des présumés meurtriers des experts de l’ONU au Kasaï s’est poursuivi lundi 5 août. Lors de l’audience, le ministère public a soulevé une exception pour demander au tribunal militaire de Kananga de décliner sa compétence au profit de la Cour militaire de l’ex-Kasaï-Occidental.

Quand il prend la parole pour expliquer l’exception qu’il a soulevée, le ministère public commence par rappeler le début de cette affaire et son développement jusqu’à l’arrestation du colonel Mambweni et le début de son procès devant la Cour militaire de l’ex-Kasaï-Occidental.

Le colonel Muwau évoque ensuite l’indivisibilité et la connexité des faits portés devant le tribunal et la Cour militaire.

Pour une bonne administration de la justice, soutient-il, toutes les personnes poursuivies dans cette affaire devraient être jugées devant un seul juge.

« Ce sont les mêmes faits, commis par les mêmes personnes dans les mêmes circonstances de lieu et de temps. Le bon droit vous recommande de décliner votre compétence au profit de la Cour », conclut le ministère public, s’adressant au tribunal.

Pour leur part, les avocats de la défense font savoir que leurs clients n’ont reçu aucun acte de procédure leur signifiant qu’ils étaient poursuivis devant la Cour militaire.

« Nous n’avons pas peur d’aller devant la Cour. Mais il y a une procédure. Il faut faire les choses proprement », soutient Me Antoine Bwandeku.

Le tribunal va se prononcer jeudi 8 août prochain. Il va rendre un jugement avant-dire droit.

20 personnes sont poursuivies par la Cour militaire de l’ex-Kasaï-Occidental. Le principal est le colonel Mambweni, accusé notamment de crime de guerre par meurtre, association des malfaiteurs et violation de consigne. Avec lui, ses coprévenus, parmi lesquels Mulumba Muteba Mulopo, chef du village voisin à Moyo Musuila, où les experts ont été tués. Il est suspecté d’avoir participé au conseil des chefs qui a décidé de l’exécution de Zaida Catalan et Michael Sharp.

Sur le banc des accusés figurent aussi deux agents de l’Etat, Thomas Nkashama et José Tshibuabua. Ils sont tous les deux accusés d’avoir travesti les déclarations en tshiluba d’un membre de la famille Kamuina Nsapu qui avait mis en garde les experts sur les dangers d’un voyage vers Moyo Musuila.

Par contre, au tribunal militaire de Kananga, d’autres prévenus y comparaissent, il y a entre autres Vincent Manga, Mukanda et Bulabula. Tous sont des civils mais accusés de crimes de meurtre.

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