Le Phare : « Gouvernement Ilunga : investiture aujourd’hui »

Revue de presse du vendredi 6 septembre 2019

La plénière de vendredi 6 septembre à l’Assemblée nationale pour l’investiture du gouvernement Ilunga et les actes xénophobes en Afrique du Sud occupent la Une des journaux parus à Kinshasa.

« Après le premier round consacré, le mardi 3 septembre 2019, à la présentation de son programme d’action aux députés nationaux, réunis en plénière dans la salle des Congrès du Palais du Peuple, le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba revient ce vendredi 6 septembre pour le second round, avec pour séquences principales sa réplique aux préoccupations des élus du peuple, laquelle sera suivie de l’adoption ou du rejet de sa feuille de route », informe Le Phare. Selon le journal, cette investiture devrait marquer la fin d’une longue période de trois mois d’expédition des affaires courantes par le Premier ministre sortant, Bruno Tshibala, et la poignée des ministres restés à leurs fonctions…

Le Potentiel y voit plutôt « la fin de la centralisation du pouvoir à la Présidence de la République ». Pendant les sept derniers mois, le cœur du pouvoir en RD Congo ne battait qu’à partir de la Présidence de la République. « Le gouvernement sortant a été neutralisé à peine 48 heures de l’entrée en fonction du nouveau président de la République. Et depuis, tout se décidait à la Présidence de la République. Avec l’investiture du gouvernement Ilunga Ilunkamba, désormais chaque ministère sera pleinement investi du pouvoir de mener la politique de son secteur et d’en répondre devant le Parlement », écrit le quotidien.

Reste à savoir si le gouvernement Ilunkamba parviendra-t-il à dessaisir la Présidence de la République de certains dossiers juteux dont ceux des marchés publics passés de gré à gré, indique le journal.

La Prospérité révèle que l’Opposition parlementaire est sur le point de boycotter cette investiture de l’exécutif Ilunga. « En cause, le programme du gouvernement présenté mardi dernier ne reprend pas, à en croire l’opposition parlementaire, des chiffres, des chronogrammes ou des indicateurs précis. Déjà, tous les députés de l’Opposition, sinon la quasi-totalité d’entre eux, sont contre ce programme ainsi que l’installation de cet exécutif. Ainsi, Chérubin Okende, député national élu au sein du regroupement AMK a déclaré qu’ils ne vont pas se présenter à ladite séance plénière », explique le quotidien.

Dans un communiqué publié jeudi 5 septembre et relayé notamment par Politico.cd, l’Assemblée nationale a par ailleurs fixé les conditions d’accès à cette plénière. Elle interdit à toute personne non revêtue de la qualité de parlementaire de prendre place dans l’air réservé aux députés. Pour ce faire, le public s’installe au balcon, à concurrence des places assises disponibles.

Convoquée le 19 août 2019, rappelle par ailleurs le média en ligne, la session extraordinaire de l’Assemblée nationale se clôture ce 7 septembre. Donc, si le gouvernement Ilunkamba est investi ce vendredi, l’ordre du jour sera épuisé et la session sera déclarée close.

Xénophobie

La presse s’intéresse également aux actes xénophobes enregistrés ces derniers jours en Afrique du Sud et leurs répercussions en RDC.

Médiacongo.net signale que Félix Tshisekedi a boycotté le Forum économique mondial, qui a débuté mercredi 4 septembre à Johannesburg. « Une manière pour Kinshasa de manifester sa désapprobation face aux actes de xénophobie du peuple sud-africain. Actes qui ont causé des morts aux ressortissants Congolais, Nigérians, Congolais de Brazzaville... vivant au pays de Mandela », indique le média.

Outre Félix Tshisekedi, poursuit le portail « le président angolais a, de même, décliné sa participation à ces assises pour la même raison, ainsi que Paul Kagame du Rwanda. D'ailleurs, Luanda a expulsé l'ambassadeur sud-africain. De son côté, le Nigeria a affrété quatre avions pour ramener tous ses ressortissants à la maison. Ce pays a coupé les relations diplomatiques avec la RSA. A Kinshasa, une cellule de crise est mise sur pied pour assister les Congolais en danger en Afrique du Sud. »

Cependant, à Kinshasa, les autorités n'ont pas autorisé les manifestations contre les violences xénophobes en RSA, fait remarquer Actualite.cd. « Tôt le matin, on va se déployer partout pour sécuriser les intérêts sud-africains : Vodacom, Shoprite, l’ambassade, la résidence de l’ambassadeur, etc. », a indiqué le général Sylvano Kasongo, commissaire provincial de la police à Kinshasa, cité par le média.

Jeudi soir, la Police a interpellé au moins 16 personnes qui tentaient de s’apprendre au supermarché Shoprite, poursuit le portail.

Selon Le Phare, la colère était à son comble, jeudi 5 septembre à Kinshasa comme dans plusieurs villes de la RDC, où la population congolaise, en représailles aux actes de xénophobie commis sur des Africains en général, et Congolais en particulier en Afrique du Sud, s’est attaquée à tout ce qui représente les intérêts sud-africains. Les dérapages les plus graves ont été enregistrés à Lubumbashi ; rapporte le tabloïd, avant d’ajouter :

« Face à cette vague d’indignation et aux menaces de réciprocité, l’Ambassade d’Afrique du Sud à Kinshasa a lancé, aux Congolaises et Congolais, un message au calme. C’était hier aux ministères des Affaires Etrangères, en présence du Secrétaire général à ce département, Ileka Akovié »

Pour le quotidien Forum des As, les Sud-Africains ont une dette morale envers les autres Africains ! Car, ils sont redevables pour le soutien de certains pays, au péril de leurs populations, à la lutte contre le régime d'apartheid et aussi à la libération de Nelson Mandela dit Madiba.