RDC : l’ONU note « une crise persistante de confiance » entre civils et militaires à Minembwe

Une mission conjointe, constituée de la MONUSCO, HCR, OCHA et le PAM, a terminé jeudi 7 novembre l’évaluation de la situation sécuritaire et humanitaire dans les hauts plateaux de Minembwe dans le territoire de Fizi (Sud-Kivu). Elle déplore « une crise persistante de confiance » entre civils et militaires dans cette région en proie à l’insécurité.

Les membres de l’équipe onusienne disent avoir noté une crise persistante de confiance entre les civils et les militaires des FARDC récemment déployés dans la région. Selon les déplacés et quelques notables, les troupes de l’armée régulière engagent très rarement des combats contre les miliciens qui s’attaquent aux populations civiles et qui les dépouillent de leur bétail.

Cette situation serait à la base du mouvement des habitants de la zone vers Minembwe-centre. Parmi ces déplacés, se trouve le pasteur d’une église locale de Kabara/Kamombo, Muhorana Sekaruba.

« Ce sont les Maï-Maï qui font cela, ce n’est pas nous. Dans tout ce qui s’est passé, le gouvernement était là. Il y avait beaucoup de positions militaires là-bas, mais ils n’ont rien fait », a-t-il accusé.

Pour les membres du conseil local de sécurité, ce sont les miliciens Maï-Maï qui constituent la principale menace dans la région. Ils sont localisés à 3 kms de Minembwe-centre et pourraient à tout moment attaquer les civils.

 « Si les FARDC ont pu maitriser les M23, le CNDP et d’autres groupes plus forts, comment ils peuvent échouer devant les Maï-Maï ? C’est la question qu’on se pose aussi. Est-ce le problème de la maitrise de la région ou de manque de volonté de s’engager et de travailler comme il faut ? », s’interroge le bourgmestre de la commune de Minembwe, Gady Mukiza.  

De son côté, la MONUSCO continue à déployer ses troupes dans la région. En dehors de la grande base de la MONUSCO déjà opérationnelle à Minembwe-centre, le chef du bureau de la MONUSCO du Sud-Kivu et le Maniema a visité mercredi 6 novembre deux nouveaux sites des casques bleus à Bijombo, dans les Hauts plateaux d’Uvira ainsi qu’à Kamombo, dans les hauts plateaux du secteur de Tanganyika, en territoire de Fizi.

Un autre site des casques bleus est envisagé à Kipupu, dans le territoire de Mwenga, en vue de protéger les déplacés.

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