Sud-Kivu: la cour d’appel déplore l’insuffisance du personnel judiciaire

Le fonctionnement de la chaine pénale se bute à d’énormes difficultés dans la province du Sud-Kivu. En dehors du manque de moyens matériels et financiers, toute la chaine de la justice n’a pas d’effectifs du personnel qu’il faut. Ces révélations ont été faites mardi 9 mars à Bukavu, au cours des échanges entre les membres de la société civile et la chaine pénale. Cette activité a été organisée par la section d’appui à la justice de la MONUSCO Bukavu. 

Selon Hilaire Ngoyi Mwepu, magistrat à la cour d’appel du Sud-Kivu, de toutes les juridictions civiles et militaires, de la PNC et même de la prison centrale de Bukavu, les effectifs du personnel sont insuffisants. A tous ces problèmes, il ajoute le manque des frais de fonctionnement et des moyens matériels pour le déplacement : 

« La province du Sud-Kivu n’a pas assez d’effectifs en termes des policiers, en termes des magistrats du parquet de siège, que ça soit du côté civil et du côté militaire. Donc, effectifs insuffisants par rapport à la taille de la province (…) La deuxième difficulté, c’est la difficulté par rapport aux moyens. Cette province est vaste, déjà on n’a pas assez de magistrats mais ceux qui sont là n’ont pas assez de moyens. » 

La société civile se dit heureuse d’avoir débattu avec la chaine pénale du Sud-Kivu. Le président du cadre de concertation de cette structure citoyenne, Me Zozo Sakali, précise que cet échange leur a permis de comprendre les difficultés du personnel judiciaire de la province : 

 « D’un côté il y avait des acteurs sociaux civiles qui pensaient qu’il y a les autorités judiciaires qui sont à la base chaque fois qu’un bandit est appréhendé dans le quartier et demain on le retrouve dans le même quartier pendant qu’il a été déposé entre les mains de la justice, nous on se demandait ce qu’est au juste ? Mais aujourd’hui on vient d’être édifié comment on peut coopérer avec la justice. » 

La section de l’appui à la justice de la MONUSCO justifie cette rencontre par le souci d’approcher la justice des justiciables, qui pourra permettre de réduire des cas de vindicte populaire qui deviennent récurrents en province.

 

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