RDC : plus de 70000 déplacés signalés dans les territoires de Djugu et Irumu (OCHA)

Les territoires de Djugu et le nord du territoire de l’Irumu, dans la province de l’Ituri, connaissent depuis le début du mois d’avril une forte dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire, à la suite du déplacement de plus de 70000 personnes.  Ces informations ont été publiées lundi 26 avril, sur le compte officiel du Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA). Selon ce document, la province de l’Ituri est identifiée dans le Plan de réponse humanitaire (PRH) 2021 comme ayant les besoins humanitaires les plus pressants.  

Selon OCHA, cette nouvelle dégradation s’explique par une recrudescence des violences à la suite d’une augmentation des attaques des éléments armés sur les populations civiles et des affrontements depuis le 9 avril. 

 OCHA indique qu’au moins huit zones de santé ont été affectées simultanément par des attaques et des déplacements. 

La même source précise que plus d’une quarantaine de personnes ont été tuées et des dizaines d’autres ont été blessées pendant ces évènements. 

Des cas de personnes enlevées, de viols, d’enfants non accompagnés, de pillages et incendies de maisons ont été rapportés. 

Des corps en décomposition 

 De nombreux corps en décomposition n’ont pas encore été ramassés dans certaines localités. Plus de quarante attaques et incidents ont eu lieu dans les seuls territoires de Djugu et Irumu depuis le début du mois d’avril, renseigne le document d’OCHA. 

Dans le territoire de Djugu, selon les alertes reçues, plus de 40000 personnes se sont nouvellement déplacées depuis le 9 avril dans les zones de santé de Fataki, Nizi, Lita et Tchomia. La plupart étaient soit déjà déplacés, soit de récents retournés ou encore des communautés hôtes dans des situations de vulnérabilité extrêmes. 

 La zone de santé de Drodro a également été touchée par des attaques, causant des mouvements pendulaires difficiles à quantifier. D’autres auraient traversé pour rejoindre l’Ouganda, précisent le bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies. 

Le centre de Fataki a été pratiquement déserté par ses habitants estimés à près de 15 000 habitants depuis le 14 avril. 

Malnutrition et insécurité alimentaire 

Selon toujours le communiqué d’OCHA, le territoire de Djugu en Ituri est classé en phase 4 urgence en termes d’insécurité alimentaire selon le 19ème cycle de  l'indice des prix à la consommation (IPC). 

 Les dernières données de la Commission de mouvements de population(CMP), révèlent que ces cinq zones de santé comptaient déjà 355646 personnes déplacées à la fin mars 2021. Parmi les zones de concentration, plus de 2500 personnes seraient arrivées dans le site de plaine Savo à Bule et dont les conditions de vie sont déjà en dessous des standards humanitaires. 

Dans le territoire d’Irumu, sur l’axe Bunia-Komanda, les combats ont atteint le 20 avril la périphérie de Bunia faisant plus d’une dizaine de morts et des déplacements pendulaires vers Bunia centre, y compris sur le site Salama près de l’aéroport. 

Des combats depuis le 18 avril au niveau de Nyakunde, Marabo, et Balingina dans les zones de santé de Komanda et Nyakunde ont provoqué des déplacements dans les 2 sens de l’axe, vers Komanda et vers Bunia. 

Selon les données de la dernière CMP, les zones de santé de Komanda, Nyakunde, Rwampara et la ville de Bunia comptaient déjà 325152 personnes déplacées selon le sens des déplacements signalés à Djugu et Irumu au 21/04/2021. 

 

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