Butembo : la société civile dénonce les exactions des Maï-Maï UPLC à Bapera

La société civile du secteur de Bapere en territoire de Lubero (Nord-Kivu) a accusé vendredi 4 juin les Maï-Maï de l’Union des patriotes pour la libération du Congo (UPLC) de tracasser la population locale. 

D’après la société civile, ces miliciens soumettent la population à des travaux forcés, tel que la construction de leur camp et exigent des amendes à ceux qui ne s’exécutent pas. Cette situation inquiète les habitants de plusieurs villages du groupement Bapakombe, dont les agriculteurs qui commencent à abandonner la région pour se mettre à l’abri. Cette structure citoyenne invite les autorités militaires à traquer ces inciviques qui opèrent durant cette période de l'état de siège.  

Son président, Mumbere Kaitsupa Gerlace déplore le traitement qui est réservé à la population de ce secteur :  

« Avec le groupe UPLC, les exactions continuent à l’encontre de la population qui se trouve dans le groupement Bapakombe. Et actuellement, ils soumettent la population à des travaux forcés appelés notamment Salongo. Et après les travaux, ils distribuent des petits papiers communément appelés jetons, c’est surtout le soir ou le jour suivant qu’ils font le recouvrement, ils essaient de voir qui n’a pas ce jeton-là. Et quelqu’un qui se retrouve sans jeton est obligé à payer 50.000 francs congolais (25 USD) et certains sont en train d’être même fouettés par eux ».  

Il indique que cette situation pousse des habitants du secteur Bapera à fuir leur milieu : 

 « Le cas le plus récent c’est lui de Mebati (un village), où deux jeunes gens ont été sommés de payer l’un 50.000 francs congolais et l’autre 20.000 francs congolais pour n’avoir pas participé aux travaux là. Donc, ils n’ont pas ce jeton, c’est une situation qui dérange davantage et certains sont en train de quitter le milieu par peur parce que, quand vous avez égaré le jeton, c’est un problème sérieux et c’est une situation qui déstabilise les paysans agriculteurs qui sont dans cette région ». 

Contacté par Radio Okapi, le chef du secteur de Bapere Kombi Nepanepa a confirmé ces faits. Il dit avoir saisi l’armée de la situation. Toutefois, il appelle ces miliciens à privilégier la paix pour ne pas subir la traque lancée par forces de l’ordre dans la région. 

 

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