Trente jours après l’instauration de l’Etat de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, le premier ministre Sama Lukonde se dit « optimiste » quant à la restauration de la sécurité dans ces deux provinces. Il l’a dit lundi 7 juin, lors d’un point de presse tenu à Goma, au terme d’une visite de travail de 3 jours.
« Au regard des premiers résultats engrangés, nous restons optimistes. Nous avons enregistré les redditions des miliciens depuis la déclaration de l’état de siège », a déclaré le Premier ministre congolais.
Selon lui, le gouvernement congolais s'assure déjà que les moyens nécessaires soient mis à la disposition des autorités militaires et policières pendant cet état de siège.
Sans faire un bilan détaillé des 4 premières semaines de cette mesure du chef de l’Etat, le premier ministre dit que plusieurs redditions ont été enregistrés.
« Mon gouvernement va mettre en l’œuvre très rapidement, le processus de DDRC-S qui permettra de réintégrer ceux qui auront choisi de déposer les armes. Je voudrais ici réitérer mon appel à la reddition de tous nos compatriotes qui restent dans ce groupe armé. La barbarie continue, des groupes armés qui touche à nos populations, nous motive davantage dans l’action contre eux », a fait savoir Sama Lukonde.
Il a indiqué que le ministre de la Défense nationale, à la suite des efforts du gouvernement, suivra de près, le déploiement de l’Etat de Siège, les opérations en cours qui se poursuivent dans la région de Beni et en Ituri.
Les trente premiers jours étant passés, l’Etat de Siège a encore été prorogé de 15 jours. Pour le premier ministre, la paix n’ayant pas de prix, le gouvernement est contraint de prendre le temps qu’il faudra.
Contribution des étudiants
Les étudiants congolais soutiennent l’état de siège, à travers une collecte financière lancée le 29 mai dernier à l’Institut supérieur pédagogique de la Gombe, à Kinshasa, pour soutenir l’état de siège au Nord-Kivu et en Ituri.
La somme récoltée pourra être remise le 16 juin prochain à l’occasion de la Journée de l’Enfant africain. Le directeur rapporteur au secrétariat technique national de la Résolution 2250 du Conseil de sécurité au ministère de la Jeunesse, Eddy Yav, l’a affirmé, en marge d’une journée de réflexion organisée le week-end par la section des Affaires Genre de la MONUSCO.
« On a demandé à ce que les coordinations des universités constituent un petit panier. Nous allons solliciter une audience auprès du chef d’état-major des FARDC auprès de qui nous allons dire, Monsieur le général, voilà la contribution de la jeunesse congolaise, qui a été longtemps marginalisée, longtemps manipulée », a affirmé Eddy Yav.
Il indique que les étudiants ont l’obligation d’encourager ceux qui se battent pour le pays au front chaque jour.
« Nous avons été invités à l’ISP Gombe, mais comme nous avons ici les représentants de certaines universités qui sont ici avec nous, nous allons aussi leur demander de faire la même chose. Nous voulons que le 16 juin soit une date inoubliable, où l’enfant africain congolais, donc le jeune congolais, a participé à l’encouragement des FARDC qui sont au front, qui se battent nuit et jour pour chasser l’ennemi du territoire national congolais », a fait savoir Eddy Yav.
Cette rencontre a réuni des jeunes étudiants, délégués des clubs et des académies des droits de l’homme ainsi que des ambassadrices de la paix de la MONUSCO. L’objectif était de créer une synergie autour de la Résolution 2250 du Conseil de sécurité sur la jeunesse, la paix et la sécurité.