Sud-Kivu : les déplacés de Bijombo s’inquiètent de l'insécurité aux environs de leur camp

Les déplacés internes de Bijombo, dans les hauts plateaux du territoire d’Uvira au Sud-Kivu, vivent dans la psychose totale à la suite des tirs d’armes devenus récurrents depuis plusieurs mois dans les environs de leur camp. Les derniers en date remontent à la nuit de samedi au dimanche 6 juin.  

Selon des sources locales, des éléments Twigwaneho à la recherche des vaches volées la semaine dernière ont tiré plusieurs coups de feu avant d’être repoussés par les FARDC.  

Ces sources indiquent que ces déplacés craignent une éventuelle attaque de leur camp par des inciviques et en appellent au renforcement des mesures de protection aux services de sécurité.  

D’après le président du comité des déplacés de Bijombo, ces coups de feu sont entendus lorsque les éléments Twigwaneho poursuivent les voleurs de bétails, ou encore lorsque les miliciens Maï-Maï s’attaquent aux éléments Twigwaneho dans les environs du camp, et aussi lorsque les FARDC interviennent pour traquer ces groupes armés.  

Selon la même source, il ne se passe pas une semaine sans entendre des tirs à la mitraillette et à la bombe dans les alentours du camp.  

Des ménages en fuite 

Plusieurs centaines de ménages d’une communauté locale en conflit ont été contraints de se déplacer à la suite des attaques massives des coalitions Maï- Maï en alliance avec les rebelles burundais de Red Tabara sur environ huit villages dans la partie orientale de Bijombo. Une situation qui a été évoquée lors d’une rencontre la semaine dernière avec les acteurs humanitaires, la MONUSCO, les représentants des communautés locales, les délégués des déplacés internes, les FARDC ainsi que les représentants des jeunes et des femmes. 

En dehors des pertes humaines et matérielles substantielles, environ 27 civils (dont 10 femmes, 16 enfants et un homme âgé) ont été capturés par ces rebelles burundais Red Tabara et détenus dans le village de Marimba avant d'être relâchés. 

Le commandant du 33011e bataillon des FARDC confirme que ses soldats protègent plus de 65 ménages de déplacés internes à Mugeti, tandis que certains d'entre eux rentraient progressivement à Muramvia et Nyakirango après le retrait présumé des miliciens Maï- Maï et le déploiement progressif des troupes des FARDC dans les zones touchées. 

Pour réduire ces menaces récurrentes contre le camp de déplacés de Bijombo, les acteurs locaux de Bijombo recommandent aux FARDC de déployer d'urgence des troupes dans les villages de Muramvia, Kagogo et Nyakirango en vue d’éviter le débordement de la situation à Bijombo et dans d'autres zones vulnérables telles que Birindiro et Bibokoboko.  

Cela empêcherait le retour des groupes armés dans la zone touchée et prévenir de nouvelles violences contre les civils. 

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