Lubero : 25 civils enlevés et plusieurs autres torturés par les Maï-Maï FPP/AP

Vingt-cinq personnes, dont deux femmes, ont été enlevées le jeudi 24 juin à Luhanga, une localité située dans le groupement Itala dans la chefferie de Batangi, territoire de Lubero au Nord-Kivu.

Ces enlèvements sont attribués aux combattants Maï-Maï du Front des patriotes pour la paix, Armée du peuple (FPP/AP) du seigneur de guerre Kabido, actif dans le sud du territoire de Lubero.

Selon certains membres de la société civile locale, qui ont requis l’anonymat pour des raisons de sécurité, plusieurs autres civils ont été torturés par ces combattants. Ces derniers leur reprochent tous, de « n’avoir pas exécuté les travaux auxquels ils les avaient soumis », indiquent les mêmes sources. Ces civils devraient en effet transporter des planches du lieu de leur exploitation jusqu’à la cité. Ces planches appartiendraient à certains opérateurs économiques de la place, qui auraient payé ces miliciens pour assurer leur évacuation. 

La société civile condamne ces exactions, qui deviennent récurrentes dans la zone, et dénonce la complicité avérée entre des combattants Maï-Maï et certaines personnes influentes du milieu, qui contribuent à la souffrance de la population.

Face à toutes ces exactions, l’administrateur militaire de Lubero, le colonel Ndonda Mandongo Donat assure que, des pourparlers avec le FPP/AP sont envisagés. Une délégation mixte, composée des FARDC et la MONUSCO à travers la section DDRRR ainsi que de la société civile, va rencontrer le leader milicien Kabido, dimanche 26 juin, pour discuter des modalités de sa reddition.  Après l’instauration de l’état de siège, Kabido avait manifesté son désir de se rendre aux Forces armées de la RDC (FARDC), en vue de sa démobilisation. Mais, il avait conditionné sa sortie par l’amélioration de la prise en charge des combattants dans les centres de cantonnement. Depuis plus de  deux ans, des centaines de combattants dans le territoire de Lubero, qui avaient désarmé volontairement, ont regagné la brousse à la suite de mauvaises conditions de vie dans des centres de cantonnement.  

Le colonel Ndonda Mandongo Donat met l’accent sur le fait que, ces pourparlers ne constituent pas des négociations avec les miliciens. Pour lui, il va s’agir de conscientiser ces combattants pour leur reddition sans condition avant le lancement des opérations militaires de grandes envergures par l’armée.  

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