Attaque contre les Indo-Pakistanais à Kinshasa : la police et l’ambassadeur de l’Inde appellent au calme

La police nationale congolaise (PNC) et l’ambassadeur de l’Inde en République démocratique du Congo (RDC) ont appelé, jeudi 12 août, toute la population de Kinshasa au calme. Des incidents sont survenus dans la capitale congolaise où quelques personnes non identifiées ont attaqué des intérêts indo-pakistanais au niveau de la 9ieme Rue Limete. Un camion remorque a été saccagé et 23 ballots de friperies emportés, un véhicule de marque Noah a été incendié, et deux autres véhicules caillassés, selon la police.

Ces personnes affirment venger la mort d’un citoyen congolais en Inde. Elles tentent depuis bientôt une semaine de s’en prendre aux sujets indo-pakistanais vivant en RDC principalement à Kinshasa.  

Pour calmer ces ardeurs, une rencontre a mis autour d’une table jeudi le commissaire provincial de la police, l’ambassadeur de l’Inde en RDC, ainsi que les opérateurs économiques indo-pakistanais.

M. Verma, ambassadeur de l’Inde en RDC, regrette la mort de Joël Malu Shindani, alors qu’il était entre les mains des services de sécurité indienne : 

« Il n'y a pas eu d'autres meurtres en Inde, exception de M. Joël Malu.  C'est triste ce qui est arrivée à notre compatriote. Il y a des investigations qui continuent. Même le rapport d'autopsie qui va sortir dans dix, quinze jours, le rapport sera soumis au gouvernement congolais. L'enquête qui continue sera transparente et celui qui est coupable sera puni très sévèrement ».

Ne pas se rendre justice

Quoiqu’un citoyen congolais ait trouvé la mort en Inde, cela ne permet point des actes d’intolérance envers ceux des Indo-pakistanais qui ont choisi la RDC comme seconde patrie, martèle le commissaire de la police ville de Kinshasa, Sylvano Kasongo.

Il a aussi réagi aux soupçons selon lesquels Kinshasa ferait profil bas pour sauvegarder ses relations avec ces opérateurs économiques :  

« Je ne sais pas s'ils parlent de quelles relations. Ces gens qui accusent la police. Le rôle de la police, c'est un rôle constitutionnel, de protéger les personnes et leurs biens. On ne peut pas tolérer parce qu'il y a eu un cas de notre confrère. On doit laisser la justice faire son travail. Nous ne pouvons, nous ici, baisser les bras » 

Selon lui, on ne peut pas se rendre justice en volant, en pillant.

« Tout celui qui va oser s'en prendre aux expatriés que ce soient les Indiens, les Pakistanais ou les Libanais, va trouver la police sur son chemin. On va prendre la personne et la déférer à qui des droits. Je suis dans mon rôle et je le fais ça avec conscience », a affirmé Sylvano Kasongo.

La police renseigne par ailleurs que trois personnes ont été interpelées pour pillage et, dès ce vendredi, seront déférés les instances judiciaires.  

Ce climat tendu fait suite à la mort du jeune Joël Malu Shindani. Ce dernier est décédé Dimanche 1er août en Inde, alors qu’il était en garde à vue dans un poste de police.

La police indienne, citée par la Voix de l’Amérique, affirme que le jeune congolais a été victime d’un arrêt cardiaque. Mais, cette version est rejetée par la famille du défunt.  

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