Ituri : 578 cas de peste bubonique enregistrés, 44 décès

Cinq cent soixante-dix-huit cas de peste bubonique ont été enregistrés, dont quarante-quatre décès, dans toute la province de l’Ituri. Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) qui a publié ces chiffres, mardi 24 août, se dit préoccupé par l'impact sur les enfants d'une résurgence de cette peste. 

En effet, de nouvelles recherches, soutenues par l'UNICEF, dans trois zones de santé de l'Ituri montrent que les enfants sont particulièrement exposés au risque de contracter la peste, qui, ces derniers mois, a fait un retour en force pour la première fois en plus de dix ans. 

La pauvreté, le conflit et les déplacements exposent des enfants à de nouvelles épidémies de peste bubonique. 

Les chiffres publiés pour les trois zones de santé de Biringi, Rethy et Aru - où l'UNICEF a concentré ses recherches - montrent qu'il y a eu 490 cas de peste entre 2020 et 2021, avec 20 décès. 

Selon le communiqué de l’UNICEF, l'Ituri est l'un des rares endroits au monde - dont Madagascar et le Pérou - où des cas de peste continuent d'être signalés.  

La dernière épidémie diffère des précédentes car des cas de peste bubonique et de peste pneumonique hautement infectieuse - qui se transmet d'une personne à l'autre par voie aérienne - ont été signalés dans des zones précédemment exemptés de la maladie, près de la frontière avec le Sud-Soudan et l'Ouganda, dans l'est de la province. 

L’insécurité pointée 

Les fréquents déplacements de population et l'insécurité dans la région créent un risque considérable de transmission transfrontalière. 

Les épidémies de peste sont souvent attribuées aux mauvaises pratiques d'assainissement et d'hygiène qui attirent les rats porteurs de puces dans les villages à la recherche de nourriture, infectant ainsi les personnes dans leurs maisons. 

« Ce qui est vraiment inquiétant ici, c'est que nous avons des cas de peste signalés dans des zones qui n'avaient pas connu de cas depuis plus de 15 ans, et beaucoup plus de cas dans des zones où il y en avait très peu ou pas du tout auparavant. Il y a de graves conséquences pour les enfants car ils sont plus exposés aux facteurs de risque de la peste », a déclaré Izzy Scott Moncrieff, superviseur de terrain de la cellule d'analyse des sciences sociales (CASS) de l'UNICEF. 

La peste est principalement transmise dans les zones rurales par les puces portées par les rats sauvages. Les rongeurs viennent dans les villages à la recherche de nourriture, ce qui permet aux puces d'infecter les animaux domestiques et le bétail avant que la maladie ne soit finalement transmise aux humains par les piqûres de puces.  

La peste peut frapper particulièrement durement les familles les plus pauvres. Celles qui sont également vulnérables à des maladies comme le paludisme - n'ayant pas les moyens d'acheter des moustiquaires - sont particulièrement exposées. 

L'UNICEF lance un appel à l'aide pour soutenir les communautés touchées par la peste par le biais d'une campagne d'éradication des rats et des puces et la construction de maisons plus résistantes aux rongeurs et aux insectes dangereux, y compris la fourniture de lits pour les enfants fabriqués à partir de matériaux disponibles localement.   

 

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